Je suis juste là pour te prouver que tu n'es pas plus bête qu'un autre ... Ft Adam

Même si, pour une fois, ce n'est pas naturel. C'est une question d'expérience. Je m'occupe d'aider ma soeur à faire ses devoirs depuis le collège. Et depuis que j'ai commencé le lycée, je donne des cours particuliers à mes camarades. D'abord d'anglais aux étrangers français, et puis finalement dans toutes les matières. C'est en grande partie grâce à l'argent que je gagne, que je paie le loyer de l'appartement de mon géniteur, et tous les autres frais. Devenir professeur me plairait. J'aime transmettre ce que je sais. J'aime donner envie aux gens de se cultiver. J'ai la sensation de rendre le monde meilleur. Au moins pour les élèves qui réussissent leurs examens grâce à cela. Le seul problème avec une classe, c'est que chaque étudiant est différent. Donc chacun de mes cours sont différents. Dans une classe, avec notre système éducatif actuel, c'est impossible à mettre en place.

Donner des cours au fils de notre professeur d'éducation physique me semblait être intéressant. Je n'ai que peu côtoyé Adam, nous avons un an d'écart et nos horaires sont différents. Mais j'ai assisté à quelques uns de ses matchs. Sur le terrain de rugby, il est inégalable. Nul doute qu'il pourra poursuivre une carrière dans ce domaine. Je comprends qu'il n'ait pas envie de s'enfermer dans des salles exiguës, à étudier des théorèmes dont il n'aura jamais l'utilité. De loin, Adam est le cliché du sportif. Trop musclé, peu bavard, peu intellectuel... Mais, je ne me souviens pas l'avoir déjà vu bousculer un autre élève.
En vérité, enseigner, c'est être un peu psychologue. Moi non plus, je ne supporte pas les cours. Parce que je suis trop avancé sur le programme. Je m'ennuie. Alors, j'étudie à ma manière, en dehors. Avec de la musique et beaucoup de livres. Il suffit juste que je trouve la bonne méthode. Adam doit comprendre qu'il n'a aucun problème d'apprentissage, qu'il n'est pas plus idiot qu'un autre, il n'a juste pas découvert la bonne façon d'étudier.

Dès aujourd'hui, on oublie les livres et les exercices. Je ne veux pas qu'Adam se braque dès le départ. En voyant des cahiers, il va y mettre de la mauvaise volonté. J'ai prévu une autre activité. Bien plus intéressante pour lui. Je suis en pantacourt de sport, en tee-shirt. Je m'étire. Je ne suis pas aussi sportif que mon élève du jour mais j'espère pouvoir tenir la distance. J'ai demandé à Adam de prévoir une tenue adaptée à un footing.
Il me rejoint. Il n'a pas l'air ravi. Je suppose que je ne le serais pas non plus à sa place. Je lui souris sincèrement.

"Je suis content de te voir. Je n'étais pas certain que tu viendrais... Ce qui aurait été dommage, parce que pour une fois, j'ai prévu des cours qui marcheront dans les deux sens !"

Je n'ai jamais eu de problème en sport, contrairement à ce que l'on peut s'imaginer sur les intellos. J'ai un cerveau qui emmagasine beaucoup d'informations, le sport est un moyen de se dépenser tout en faisant le tri. Je ne veux pas devenir une montagne de muscles, mais améliorer mon endurance. Adam est le mieux placé pour me coacher. En échange, nous en profiterons pour faire ses exercices théoriques. Sans qu'il ne s'en rende compte, il enregistrera des connaissances qu'il pensait inutiles et incompréhensibles. Je ne sais pas si cela fonctionnera mais c'est le résultat attendu.

"Lorsque nous serons tous les deux, nous allons éviter au maximum les cahiers et les livres de cours. Les heures d'études ennuyeuses, tu peux les faire tout seul. Je te propose plutôt de faire une chose plus intéressante pour toi et pour moi. Aujourd'hui, c'est footing, mais tu pourras choisir n'importe quelle activité pour les prochaines fois, vélo, natation, escalade... Tout ce que tu veux. Excepté peut-être le rugby, j'ai assisté à quelques uns de tes matchs et je ne tiens pas à finir à l'hôpital."

Je lui souris. Je ne cherche pas à le mettre à l'aise, ou à être gentil. J'ai toujours été comme ça. Mais, ce n'est pas forcément l'image que l'on se fait de moi, à cause de Damon. De notre popularité. J'espère juste qu'il ne prend pas cela pour de l'hypocrisie.

"Je t'avoue que je compte bien profiter de ta présence. Je veux que tu joues le rôle d'un coach sportif. Je suivrai ton rythme et c'est toi qui choisiras les exercices physiques. Pendant ce temps, je m'arrangerai pour te parler de ce que tu étudies en cours ou pour te poser des questions. Je ne vais rien faire de plus que tes professeurs et toi, tu ne feras rien de plus qu'écouter mais normalement, ça devrait te paraître plus intéressant ou, au moins, plus facile à retenir.... Est-ce que tout ceci te convient ? Nous pouvons commencer ?"

Je n'aimais pas du tout l'idée de devoir prendre des cours. Encore moins avec un de ces intello pédant qui allait me prendre de haut. Mais un deal était un deal, et je ne pouvais pas revenir à la maison la queue entre les jambes. Je ne m'engageais pas pour me dégonfler ensuite, mais c'était perdu d'avance. Je n'arrivais à rien, dans les cours qui ne m'intéressaient pas - et ceux qui m'intéressaient étaient peu nombreux. Et côtoyer Désiré Lecomte n'arrangeait pas vraiment ma motivation. Mais bon. Si je n'améliorais pas mes notes, Nikolaï ne serait pas fier de moi et de mes progrès inexistants.
Par dessus le marché, Désiré m'a demandé de ramener une tenue de sport. Il comptait m'apprendre à faire des pompes, ou quoi ? Incompréhensible. A moins que ce ne soit une façon détourner de se foutre de ma tronche. S'il essayait, c'est mon poing qui irait se coller dans la sienne, qu'importe les remontrances qui en découleraient. En arrivant, je le vis en train de s'étirer et haussai un sourcil, la mâchoire crispé devant son sourire amical. Pas besoin d'amis, moi. Je ne répliquai rien et me contentai de le regarder. Je ne comprenais pas où il voulait en venir mais, une chose était sûre : moi j'étais pas ravi de le voir et son hypocrisie me saoulait déjà. A quoi bon faire semblant quand on n'a pas envie d'être sympathique ? Je ne comprenais pas toutes ces fausses camaraderies qu'ils faisaient, tous, là…

Je haussai un sourcil, sceptique. Bizarre comme prof particulier. Pas de cahier, pas d'explications, pas d'exercices. Qu'est-ce qu'il voulait qu'on fasse ensemble alors, de la danse ? Ca ne m'enchantait pas mais j'étais venu améliorer mes notes, cette année, pour faire plaisir à Nikolaï et augmenter mes chances d'avoir une bourse d'étude. Pas pour faire ce que je savais déjà faire, même si je préférais cela, et de loin.
Je croisai les bras, toujours muet. Parler pour rien dire, c'était pas mon fort. J'aimais pas trop les mots. Mais je ne comprenais toujours pas ce qu'il voulait qu'on fasse, ni même pourquoi il cherchait à faire quelques blagues. Il se foutait de moi ou quoi ? Si ça ne collait pas, je le plantais là et je trouverai à me démmerder tout seul. Pas besoin de stagner comme une pousse de pissenlit.

"J'comprends pas où tu veux en venir. Tu veux qu'on se tape un footing pendant que tu me récites des théories bidons ? Déjà tu vas t'essouffler en m'expliquant des trucs et tu vas te choper un point de côté. Et de deux, j'suis pas venu là pour faire le guignol. C'est sympa e ta part de t'être proposé, tout ça, mais c'pas parce que je suis pas capable de retenir des formules débiles que j'dois me taper un sprint pour faire j'sais pas quoi. J'comprends pas trop ton délire."


Mais je devais avouer que c'était plutôt tentant. Courir et juste écouter des cours… Mais bon, je devais aussi dire que j'étais sceptique et j'allais pas me laisser embarquer dans un truc bizarre. Je le détaillai des pieds à la tête. Il n'avait pas l'air trop maigrichon, mais n'était pas non plus très musclé. Il voulait quoi ? Faire du sport pour garder la forme ? Je poussai un soupir.

"Pourquoi tu me proposes ça ?"

D'habitude, je ne donne des cours que sur une matière en particulier. Il est rare que les élèves ne soient doués dans aucun domaine. Je pense qu'Adam n'a juste pas trouvé la bonne façon de travailler, ni la motivation. Tout le monde peut s'en sortir à l'école, il suffit de comprendre comment cela fonctionne. La question n'est pas "Comment vais-je faire pour retenir toutes ces conneries inutiles ?" mais "Comment pourrais-je faire croire à mes profs que j'ai retenu toutes ces conneries inutiles ?".

"Je propose cela parce qu'il fait beau, que j'adore courir et que je n'ai pas particulièrement envie de te faire potasser deux heures devant un bouquin. Ce serait ennuyeux pour toi, et pour moi."

Je lui souris.

"Je me doutais que tu trouverais cela étrange, mais mettons-le en pratique. De toute façon, tu n'as rien à perdre à m'écouter pendant une petite heure. Et ne t'en fais pas pour mon souffle, je m'arrêterais si je ne me sens pas bien."

L'un des nombreux avantages de mon cerveau, c'est que je n'ai pas besoin de potasser. Il me suffit de lire un livre une fois pour le retenir toute ma vie. Je n'ai donc ni besoin de livre de cours, ni de notes pour enseigner. Ma seule difficulté étant de devoir m'adapter à mon élève qui lui, ne peut pas emmagasiner les informations aussi vite que je le fais. Me souvenir de tout est une faculté incroyable, et un fardeau épouvantable.
Je commence à courir. Adam semble réfléchir puis me suit.

"Nous allons commencer par l'histoire, puisque c'est une matière qui ne nécessite rien de plus que ton attention."

Durant une quinzaine de minutes, je lui expose les enjeux politiques et économiques de la première guerre Mondiale. J'essaie de comparer le monde tel qu'il était en 1914 à notre vie au lycée. Les tensions, les alliances, les revanches... Tout est plus facile à comprendre lorsque c'est transposé à sa propre expérience. Je sais qu'Adam est plutôt un solitaire, mais il n'est pas aveugle, et l'image des footballeurs contre les rebelles lui parle sans doute plus que les Serbes contre les Autrichiens.
Évidemment, il avait raison, et je finis par m'essouffler. Je m'arrête un instant.

"Excuse-moi, tu avais raison, j'ai un peu surestimé mes capacités... Je fais juste une pause et on reprendra après... Tu peux continuer à courir si tu veux."

Il fait beau et j'adore courir.

Mouais. Je le regardai sans rien dire, attendant de savoir jusqu'où il irait dans ses explications. Je n'étais pas sûr de comprendre sa méthode et je ne comptais pas me plier à ses règles étranges. Bien sûr, je n'avais pas envie de prendre un bouquin et j'étais plus qu'heureux de passer un ou deux heures à faire du sport plutôt qu'à retenir des dates, à calculer, ou apprendre à argumenter avec des dissert' à la con... Mais, j'sais pas, c'était pas très net comme méthode, si ? On me l'avait jamais proposé. Je haussai donc les épaules ; je n'avais rien à perdre, comme il disait. De toute façon, même si je ne retenais rien, j'aurais toujours passé un peu de temps à prendre l'air plutôt que de me creuser la cervelle inutilement.
Je le suivis des yeux lorsqu'il s'élança sur la piste. J'hésitai un bref instant, avant de le rattraper en quelques foulées. Je me demandai si je devais me caler sur son rythme ou avancer au mien ; je choisis de rester à son niveau pour ne pas l'obliger à me hurler ses cours. Le rythme était assez soutenu malgré tout ; il semblait avoir de l'endurance derrière ses petits airs d'anciens riches. J'devais peut-être arrêter de foutre les gens dans des cases et les juger... Je toisai Désiré du regard alors que nous courrions côte à côte. Peut-être.

Il se mit alors à me parler et mes pensées se focalisèrent automatiquement sur ses paroles, nos foulées rythmant notre chemin et son débit. Je me représentais ses propos en imaginant Damon à la tête de ses petites frappes, l'air de rien, et l'imaginais avec un costume d'époque, Allemand. Je souris sans m'en rendre compte, clairement amusé par la situation, et me figurais mieux toute cette affaire, les alliances entre les différents pays, l'éclatement des tensions, la déclaration de la guerre. Les humains étaient désespérants... Il fallait toujours trouver le moyen de dominer, de prendre le pouvoir, d'assouvir un besoin de supériorité sur ses semblables (pour l'argent, surtout). L'avidité poussait la majorité des actes.

Je m'arrêtais en même temps que lui. Evidemment : parler et courir en même temps, il avait fini par s’essouffler. Je haussai un sourcil mais ne fis pas de commentaire. J'étais pas le genre de gars à sortir des : "Ah tu vois, je te l'avais bien dit." Je fis quelques étirements en attendant que les minutes passent. Je n'allais pas faire des tours de terrain tout seul comme un con alors qu'il restait sur la touche à cracher ses poumons. Je retournai vers mon sac et en sortis une bouteille d'eau que j'allais lui tendre.

"J'pense pas que tu tiendras longtemps en courant et en parlant en même temps. J'vais faire des pompes et t'as qu'à continuer tes explications, là. Il s'est passé quoi quand la guerre a commencé ? "

Je lui lançai un regard interrogateur avant de commencer une série de pompes, attentif à ce qu'il allait me raconter. Bizarrement, j'aimais bien cette histoire. L'humanité avait quelque chose de fascinant, bien que déplorable, et puis Désirée savait bien raconter les trucs. Il comparait le lycée et les conflits de l'époque, ça aidait aussi un peu à se représenter les différents acteurs.

Je lui souris et j'en bois une gorgée. Bien sûr que je ne tiendrais pas longtemps à courir et parler en même temps. Je ne sais pas pourquoi, après coup, toutes mes idées me semblent saugrenues. Je n'aborde pas les problèmes de la même manière que les gens... Normaux. C'est ce qui me rend plus original je suppose.
Mais je suis ravi d'avoir réussi à captiver mon auditoire. C'est une petite victoire personnelle.

"Très bien."

Je m'assois dans l'herbe, et entame la suite du cours en le regardant faire des pompes. Je n'avais jamais remarqué, mais je le trouve étonnamment attirant. Il est beaucoup plus musclé que la plupart des élèves du lycée et il dégage quelque chose de... Sauvage. Mais je ne devrais pas du tout laisser mes pensées vagabonder dans cette direction, ce n'est pas très professionnel.

Je continue à parler. Il enchaîne différents exercices. J'ai réellement la sensation qu'il m'écoute. Ce n'est pas toujours le cas pendant mes cours. Certains élèves sont moins... Intéressés que d'autres. Lui, il veut faire des efforts. Mon téléphone sonne. Je l'éteins.

"Ah, il semblerait que ce soit la fin du cours. Je suis impressionné que tu aies pu t'entraîner pendant une heure trente sans faire de pause et en m'écoutant tout du long. Quelle endurance ! Enfin je suppose qu'avec un père aussi exigeant que le tien, tu ne pouvais qu'être un grand sportif."

Je me redresse.

"Pour la prochaine fois, j'aimerais que tu me fasses un résumé, de cinq ou six lignes de ce que nous avons vu aujourd'hui..."

Après réflexion, peut-être que je ne devrais pas le laisser en plan. Il a l'air gentil, et j'ai trouvé ce cours amusant.

"On peut aller boire un milkshake, si tu veux..."

Et je comprendrais qu'il ne veuille pas. Je crois que traîner avec Damon ne me rend pas très populaire auprès des gens qui ne l'apprécient pas... On m'associe forcément à son règne despotique sur l'ensemble du lycée - bien qu'il ne soit pas aussi méchant que les mauvaises langues l'affirment. D'une certaine façon, en ne m'y opposant pas, je suis aussi coupable que lui... Mais peu importe. Je ne cherche pas à piéger Adam. Juste à être gentil.

"Tu peux refuser, je ne le prendrais pas mal."

Il n’est ni condescendant, ni imbu de lui-même. Il a l’air heureux de m’apprendre des choses et n’emploie pas cette méthode pour se moquer de moi, au contraire. Je suis surpris. Il s’assoit sur le sol pour continuer à m’expliquer des choses et je reprends mes exercices, l’oreille attentive. C’est amusant qu’il ait cru pouvoir me faire cours tout en courant autour du terrain. Il surestime ses capacités physiques ; mais je ne peux pas l’en blâmer. Je ne suis fort qu’en éducation physique, ou presque, j’ai donc une bonne endurance. Il n’a pas l’air aussi mou que d’autres intello, mais il n’a clairement pas des poumons assez développés pour ne pas se taper un point de côté et des difficultés respiratoires. Le pauvre. Je ne veux pas être la cause de ses poumons en feu.

C’est la première fois que les informations me paraissent claires, que j’arrive à me concentrer, et que je suis intéressé par l’histoire. Je ne pensais pas que cette méthode marcherait, mais je dois admettre que c’est le cas. Peut-être que je ne suis pas une cause perdue, finalement ? Je ne sais pas… Lorsqu’il annonce que le cours est terminé, je cesse progressivement. Je pose mes yeux sur lui sans vraiment savoir quoi dire. Je hausse finalement les épaules ; je ne suis pas très bavard. J’aime bien écouter, en fait.

“Peut-être.” je marmonne en réponse.

Sa proposition me surprend davantage. Pourquoi veut-il prendre un milkshake avec moi ? Je arque un sourcil en ramassant mes affaires et essuie ma nuque avec ma serviette.

“Heu… Ouais...”

Je ne vais pas lui refuser un verre, après tout il m’a bien aidé. Enfin je pense qu’il est payé pour me donner des cours de soutien mais bon, être désagréable avec lui n’aurait pas de sens. Mais je ne comprends pas pourquoi il veut faire durer le plaisir. Il est étrange… Et je le juge peut-être sans le connaître. Ca ne me rend pas différent des autres, dans ce cas. Je lâche un soupir.

“Oui, ok. Pourquoi pas.”

Je passe mon sac sur mon dos et lui lance un regard plein de questions. Je plonge les mains dans mes poches, un peu gêné. Je ne suis pas très sociable ; je vais aux fêtes parce que les autres le font. En fait, je n’ai pas vraiment de personnalité. Je pars au quart de tour, je connais un peu les règles du lycée, je n’aime pas les cours, je n’aime pas les élèves. Je veux voyager, faire de la rando, découvrir des pays.

“Tu t’y connais aussi en géographie ou pas ?”

La question m’a échappée alors qu’on se dirige vers la sortie, pour aller en ville et boire un verre. Ca ne lui ferait pas de mal à lui aussi un petit rafraîchissement. Je le suis, car c’est lui qui a proposé, après tout. Je m'assois à la même table que lui. J’ai l’impression d’être décalé et maladroit.

“Pourquoi tu veux boire un milkshake avec moi ? C’est sympa mais je comprends pas. Je suis pas un puits de conversations.”