Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Aller en bas
Damon Chatterton
Damon Chatterton

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue100/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (100/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Mar 12 Mai - 22:44

YOUR STORY



« Le suicide ! Mais c'est la force de ceux qui n'en ont plus, c'est l'espoir de ceux qui ne croient plus, c'est le sublime courage des vaincus. »



ONLY YOU

Que devait-on ressentir face à la mort ?

Que devait-on ressentir en perdant sa petite-amie ? Son ex petite-amie. Une personne que l'on était supposé avoir aimé et chéri pendant une longue période. Une amie. Une confidente, sans doute. Une partie de soi-même et de sa vie. Mon regard fixait l'image que me renvoyait le miroir. Je voyais un jeune homme que la nature avait gâté d'une beauté utile, des yeux cerclés de bleu, une barbe volontairement naissante et négligée en signe de préoccupation. Devait-on paraître peu soucieux de son apparence ? Sans doute. Voilà pourquoi je n'avais choisi qu'un pull en cachemire noir et non une belle chemise. Je passai une main dans mes cheveux coiffés : il ne fallait pas trop en faire, garder la face. Le public aimait les héros forts face aux obstacles que dressaient la vie sur leur chemin. Un héros qui ne craquait que dans l'ombre lorsque la douleur se faisait trop forte. Un héros qui semblait au bout du rouleau, dépassé, et qui, pourtant, continuait de sourire. Je laissai une tristesse factice emplir mon regard. C'était difficile car il ne me semblait pas avoir été triste un jour, pas même à la mort de mon frère. Cet événement n'était qu'un fait, je ne parvenais pas à y trouver une forme de douleur. Ni là, ni ailleurs. Je pouvais comprendre la colère, la joie, le dégoût, la douceur, je pouvais feindre l'intérêt, l'écoute, la compréhension, la fierté, l'orgueil, la vanité et l'amour. Imiter la tristesse était plus délicat car la tristesse supposait une véritable souffrance intérieure. Or, je ne souffrais pas. A vrai dire, s'il fallait exprimer une émotion, j'étais impatient, presque excité. Je ne m'étais pas attendu à un passage à l'acte aussi rapide. Comme d'ordinaire, Blanche prenait les gens de court. Je l'en félicitais. Elle avait admirablement joué son rôle.

Je passai une main sur mon visage et lâchai un soupir maussade. Je perdis mon sourire et pris un air vide, indifférent. Je devais garder en tête que j'avais mal, que je ne comprenais pas. Comment avait-elle pu commettre un tel act au cœur du lycée ? La pauvre enfant devait atrocement souffrir et tout garder en elle. Ca, c'était vrai. Elle ne se confiait guère, ni à Désiré, ni à moi, ni à personne. Mais elle avait toujours été triste, cela se lisait dans son regard lorsqu'on la détaillait avec attention. Notre séparation n'avait été qu'un élément déclencheur dans son océan de solitude. Certaines de ses amies s'étaient détournées d'elle lorsque j'avais décidé de cesser tout contact. J'ai besoin de réfléchir. J'espère que tu comprends... Notre relation ne mène nulle part. Je crois qu'il vaut mieux arrêter là. Et toutes ces phrases clichées perdues dans un long discours longtemps préparé à l'avance.

Le lycée était silencieux. La mort avait ce pouvoir : elle stupéfiait, ralentissait le temps. Je me présentai devant le bureau du directeur à l'heure de mon rendez-vous. Des policiers avaient ouvert une enquête, forcément ; ils cherchaient des témoignages. Je frappai doucement contre le carreau de la vitre floutée. L'on me dit d'entrer. Le directeur n'était pas là, on lui avait sans doute demandé de partir car abandonner ses élèves ne lui ressemblait guère. Je posai mes yeux sur les deux hommes qui m'attendaient et m'indiquaient de prendre place. Ils étaient sympathiques, avenant, compréhensifs. J'esquissai un sourire sans conviction et hochai la tête ; j'avais été bien élevé. L'on remerciait toujours une offre. Je m'assis donc et leur fis face, vidé d'émotions et pourtant avenant, gentil. L'on appréciait les héros qui n'étalaient pas leur douleur.

« Bonjour Damon. » me salua le premier homme.
Je lui adressai un nouveau sourire, bref mais sympathique.
« D'après ce que nous avons compris tu étais proche de Blanche, n'est-ce pas ? »
Je pris le temps de déglutir.
« Oui. Elle est... Elle était ma petite amie. » le policier hocha la tête.
« Nous sommes désolés pour cette perte. »
« C'est gentil. »
« Nous sommes également désolés pour les questions que nous allons devoir te poser, mais elles sont nécessaires pour que l'on comprenne ce qu'il s'est passé. »
« Bien sûr, je comprends. Je vous écoute. »
« Vous l'avez vu le matin même, c'est bien ça ? »

Je pris une légère inspiration avant de hocher la tête.
« Oui. Nous nous sommes croisés dans le hall... » commençai-je.

[.... A suivre....]




L'espoir de ceux qui ne croient plus

Désiré Lecomte
Désiré Lecomte

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue90/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (90/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Mer 13 Mai - 23:37

OUR ADVENTURE



« Je ne peux pas descendre plus bas. Cette fois, j’ai touché le fond… Est-ce que tu veux savoir ce que je vois ? »



ONLY YOU

Ce n'est pas possible.

Ce n'est pas possible. Ce. N'est. Pas. Possible. Ces mots tournent en boucle dans ma tête. Une litanie douloureuse. Qui me harcèle toute la nuit. Des heures longues, interminables, se sont écoulées. Je ne comprends pas, et ce n'est pas possible. Je ne peux pas ne pas comprendre. Comme ai-je pu passer à côté de cela ? Comment ai-je pu me montrer aussi égocentrique ? Blanche souffrait, et personne ne s'en souciait. Je ne parviens même pas à éprouver de la tristesse, ou à me mettre en colère. Je me sens vide. Comme si l'on m'avait arraché une partie de moi-même. La partie heureuse, bienveillante, sensible.

Je n'ai pas dormi. J'aurais dû pleurer. Hurler. Me tailler les veines pour la rejoindre. Mais je n'ai rien fait de tout cela. J'ai fixé la plafond, et je me suis remémoré avec exactitude chacun de nos souvenirs. Chaque instant durant lequel j'aurais pu dire, ou faire quelque chose d'une autre manière. C'est tout ce qu'il me reste : Les regrets. Cette certitude que j'aurais pu la sauver de sa solitude, et cette faculté de pouvoir rejouer précisément tous les moments passés ensemble.  

Le réveil sonne. Aujourd'hui, Blanche ne se lève pas. Je ne l'entends pas se rendre dans la salle de bain sur la pointe des pieds, tout en sachant très bien que dans cet appartement miteux, le moindre bruit résonne sur trois étages. Elle ne chante pas faux sous la douche. Elle ne me sourit pas lorsque je lui tends sa tasse de café. Son image se voile. Je pose sa tasse sur le comptoir.
J'ai passé trop de temps chez Damon pour me rendre compte que ces rituels me manquaient. Qu'elle me manquait. Je cherchais à fuir cet endroit par tous les moyens, et je l'ai abandonnée, persuadé qu'elle ne souffrait pas autant que moi. Qu'elle attendrait que je rende toute sa gloire à notre famille pour me retrouver.

— Tu ne vas pas le leur dire, n'est-ce pas, Désiré ?
J'aurais aimé pouvoir oublier son existence. L'effacer de ma mémoire. Mais il ne disparaîtra jamais. Désormais, je suis le seul à porter ce fardeau.
— Pardon ?
— Tu ne vas pas leur parler de moi ?

Je quitte l'appartement sans lui répondre. Que craint-il ? Va-t-on l'accuser et le condamner pour avoir été un père exécrable ? La vie ne fonctionne pas ainsi. Blanche s'est donnée la mort. Personne ne paiera pour cela. Ni moi. Ni lui.
Ni Damon. Pour avoir profité de la situation, tel qu'il l'a toujours fait. Qu'elle fasse partie de ma famille n'entrait pas en ligne de compte. Mes sentiments n'avaient aucune importance... Ou peut-être qu'ils en avaient ? Peut-être joue-t-il avec moi ? Si après cela, ma loyauté lui est toujours acquise, alors, elle le restera jusqu'à la fin.
Comme si je pouvais en vouloir à Damon. Il n'a pas arrangé les choses, mais ce n'est pas à lui que cette tâche revenait.

Je frappe à la porte du bureau du directeur, avant d'entrer. Deux policiers m'accueillent en souriant. Je n'ai pas le coeur à rendre des politesses. Je m'assois. Las de cet interrogatoire avant même qu'il ne commence.

— Bonjour Désiré.
Il essaie de se montrer compatissant, mais présentement, je me fiche de sa sympathie.
— Nous sommes conscients que la situation doit être très difficile à supporter pour toi, mais nous avons besoin de comprendre comment, et pourquoi c'est arrivé. Si tu penses que quelqu'un peut être impliqué dans sa mort, il est nécessaire que tu nous en parles, d'accord ?
Je hoche à peine la tête.
— Nous allons reconstituer les faits... Ce matin-là, vous êtes arrivés ensemble, ta soeur et toi ?
— Non... Je ne vivais plus avec elle. Damon m'héberge depuis quelques mois...
— Pour quelles raisons ?
— Je ne pouvais plus vivre chez moi, et Damon est mon ami le plus cher...





Nom du RP



Dernière édition par Désiré Lecomte le Lun 5 Oct - 18:34, édité 1 fois
Alice Davis
Alice Davis

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue80/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (80/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Jeu 21 Mai - 0:03

YOUR STORY



« Le suicide n'est rien d'autre que quelques secondes d'une fatigue trop lourde.»



ONLY YOU

Je suffoquai.

La mort rôdait autour de moi, m'enlaçait, m'arrachait chaque respiration avec une douleur qui oppressait ma poitrine à chaque seconde. La mort entourait ma vie et pourtant je ne parvenais pas à y trouver un quelconque chagrin. Elle était déjà devenue habituelle, presque routinière. Je ne la considérais plus comme un fardeau mais comme une manie méthodique, une façon de vivre.
Blanche n'était plus là, et j'espérais pour elle qu'elle avait rejoint un monde meilleur. Un endroit plus agréable. Quelque part où son âme ne souffrait plus. Personne n'avait vu venir sa peine, personne n'avait ressenti sa détresse. Ou alors, personne ne l'avait écouté. Nous étions tous un peu coupable ; certains moins que d'autres mais nous jouons tous un rôle dans la vie de chacun, n'est-ce pas ? Chaque sourire, chaque interaction, chaque hochement de tête, chaque regard détourné... Tout avait son importance. Tout. La vie prenait parfois un tournant désastreux, catastrophique, mais peut-être était-ce mieux ainsi. Peut-être ne fallait-il pas être triste mais simplement se réjouir. Peut-être que cette mort était un acte de vie.

Je lâchai un soupir en regardant mon reflet dans le miroir. Blanche et moi nous connaissions depuis longtemps, bien avant le lycée. Nous n'avions pas exactement grandis ensemble, mais nos familles se fréquentaient de temps à autre. J'éprouvais une forme de compassion pour Désiré. Je savais qu'il aimait sa sœur. Et que sa sœur l'aimait, elle aussi. Je me demandais ce que l'on pouvait ressentir en perdant un être cher, un proche, une partie de sa famille. Moi qui n'avais pas connu mes parents, je ne pouvais qu'imaginer le vide qu'un autre semblable pouvait laisser dans un cœur en s'en allant peut-être trop tôt.

J'attachai mes cheveux en une queue de cheval à peine serrée, lâche, et sortis des toilettes du lycée. On nous avait convoqué les uns après les autres. Le lycée avait fermé ses portes quelques jours le temps que les policiers puissent mener à bien leur enquête, et certains d'entre nous avaient été convoqués. Les proches, les amis. Il fallait que les choses soient faites. Bien faites.
Je ne savais pas exactement ce qui avait poussé Blanche à se suicider ; au fond je ne connaissais pas assez sa vie. M'y étais-je vraiment intéressé ? On ne fait guère attention qu'à sa petite personne sans prêter attention au monde des autres. Je lâchai un soupir. Oui, je ne faisais pas exception. Je n'étais pas une formidable personne, pas de celles qui se souciait réellement de la vie des autres, de leur bien être. J'avais laissé cette fille, mon amie, mourir. Aurais-je pu la voir hurler ? Non, certainement pas, car je ne l'avais pas vraiment regardé. Je ne l'avais pas vraiment écouté. Je me demandais si des signes avaient été semé dans son sillage. Un changement d'attitude, un abatement, une résignation peut-être. La résignation de ceux dont le destin est scellé. Je ne parvenais pas à m'en souvenir. Déjà, sa fréquentation me paraissait floue et lointaine.

Je poussai la porte du bureau du directeur. Il n'était pas là. Cela était presque étrange de voir cet endroit chaleureux délaissé de sa présence. Je me rendis alors compte que ce n'était pas la pièce qui était accueillante, mais le directeur qui la réchauffait. Il avait une aura bienveillante et son regard redonnait confiance. Pour lui aussi était-ce difficile ? Perdre un élève dans son lycée devait être compliqué à gérer à tous points de vus... Je posai un regard sur les policiers. Je me sentais vide.
Mon tuteur m'avait longuement parlé de cet entretien. Il voyait cela comme l'opportunité d'un exercice. Pour ma part, je me sentais vide, fatiguée. Je n'avais qu'une envie : retourner me coucher. Cela ne me ressemblait guère, je ne pouvais pas me permettre de me laisser abattre. Et pourtant. La mort paraissait presque réconfortante. Accueillante. Attirante. J'en voulus à Blanche, l'espace d'une seconde, d'avoir eu cette forme de courage. Moi, qui étais si lâche, me contenterai de cette vie fade, dangereuse, inhumaine. Bizarrement, cela me convenait. Je m'y étais résignée depuis si longtemps que l'inverse me paraissait impossible. Impensable.

« Bonjour, Alice. » me salua l'un des hommes. Je m'armai d'un sourire poli.
« Bonjour. »
« Je sais que tout cela va te paraître difficile, mais nous devons récolter les informations nécessaires au bon déroulement de l'enquête. Nous prendrons le temps qu'il faut, sans te brusquer. »
Je hochai la tête. Que pouvais-je dire d'autre ?
« A quand remonte votre dernière interaction ? »

Je réfléchis. Quand avais-je croisé Blanche pour la dernière fois ? Quand nos chemins s'étaient-ils croisés dans les couloirs du lycée ? Je lâchai un soupir et mes yeux se perdirent sur l'un des tableau accroché au-dessus d'une petite bibliothèque. Impression, soleil levant de Claude Monet. Une copie, bien sûr, mais elle était étrangement apaisante.

« Je lui ai parlé il y a trois jours. Nous étions sur un banc et nous parlions des cours... »




L'espoir de ceux qui ne croient plus

Matthew Keenan
Matthew Keenan

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue80/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (80/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Jeu 10 Sep - 21:21

YOUR STORY



« C’est facile, c’est tellement plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre. »



ONLY YOU

Un suicide dans notre école...

Une terreur sourde, glacée, me rattrape et me tourmente. Une terreur familière. Apaisante. Je ne connaissais pas si bien la soeur de Désiré. Nous étions dans la même classe, elle était gentille, nos relations étaient cordiales. Pourquoi mon coeur s'encombrerait de regrets pour une inconnue ? Peut-être ne sont-ils pas pour Blanche... Peut-être que cette nuit-là me hante encore. Chris qui me serre contre lui si fort que je suffoque, il m'empêche de voir... mais les pleurs, les sirènes... Je ne suis pas stupide. Maman est morte, et je savais que cela arriverait.
Aurais-je pu prévoir pour Blanche ? Non. Bien sûr que non.

Devant le miroir, je boutonne soigneusement mon uniforme. Mon regard n'est pas aussi pétillant que celui de Blanche. Mon sourire pas aussi sincère. À première vue, nous n'avions rien en commun. Pourtant, la même fatigue ronge mon âme. Voilà des années que je cherche une raison de vivre, que je me force à avoir l'air aussi normal que possible, dans les limites de mon caractère d'intello coincé, que je me persuade que ça en vaut la peine, que Chris serait fou de chagrin... Blanche devait faire de même, pourquoi basculer maintenant ? Pourquoi infliger ces souffrances à son frère alors qu'il suffisait d'attendre qu'il s'envole pour la fac ? Était-elle si désespérée ? Au point qu'elle ne pouvait plus penser à sa propre famille ? Est-ce dans cet état que ma mère a mis fin à ses jours ? ... Et quand vais-je atteindre ce stade ?

Peu importe. Je sais que la police désire m'interroger parce que j'ai un rôle important au lycée, mais je n'aurais pas pu sauver Blanche, moi encore moins qu'un autre. C'est une décision qui n'appartient qu'à nous. Personne n'a le droit de s'en mêler, ni de l'empêcher. C'est une tragédie égoïste. Le seul acte où nous nous autorisons à ne penser qu'à nous. Si sa famille l'aime, alors elle comprendra.
Le chauffeur de mon père ouvre la porte de la voiture. Je le salue. Comme si de rien n'était. Poli. Bienveillant. Je l'interroge sur sa famille. Sa fille malade. Je ne suis pas encore au fond du gouffre. Une part de moi espère que la vie va bientôt trouver un sens. Peut-être...

Le lycée est désert. Je ne peux m'empêcher de songer à cette idée qui me trotte dans la tête. Pourquoi ne pas suivre son exemple ? Pourquoi ne pas en finir tout de suite ? Pourquoi retarder l'inévitable ? Pourquoi chercher un sens à tout cela ?
Je pousse la porte du bureau du directeur. Les agents de police se tournent vers moi. Ils me sourient. Je m'assois en face d'eux.

— Bonjour, Matthew.
— Bonjour.
— Nous sommes navrés de vous avoir fait venir ici dans ces circonstances...
— Ne vous en faites pas, je comprends. Vous devez vous assurer que personne n'a poussé Blanche à se suicider et je suis ravi de vous aider... Même si je dois vous avouer que nous n'étions pas amis.
Poli. Bienveillant. C'est si facile de cacher ses véritables émotions derrière la gentillesse. Les gens se focalisent sur la bonté dont on fait preuve à leur égard, ils ne se soucient pas une seconde du bien-être de leur interlocuteur. Ils sont égocentriques, sans le vouloir.
— Nous le savons. Nous avons surtout besoin de votre point de vue de Président du conseil des élèves... C'est vers vous que les élèves se tournent lorsqu'ils ont des problèmes. Récemment, auriez-vous remarqué un changement d'attitude de la part de Blanche ? Serait-elle venue vous faire part de quelque chose d'inhabituel ?
— Non, Blanche était...






L'espoir de ceux qui ne croient plus



Dernière édition par Matthew Keenan le Ven 25 Sep - 20:11, édité 1 fois
Damon Chatterton
Damon Chatterton

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue100/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (100/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Ven 18 Sep - 10:49

YOUR STORY



« Le suicide ! Mais c'est la force de ceux qui n'en ont plus, c'est l'espoir de ceux qui ne croient plus, c'est le sublime courage des vaincus. »



ONLY YOU

Deux jours plus tôt.

Le mois d'Octobre venait de commencer mais, curieusement, il ne faisait pas encore froid ce qui, pour la saison, en Angleterre, était assez particulier pour être souligné. Le début d'année, comme toutes les années, passait vite. En un battement de cils, il serait déjà noël, puis nouvel an. C'était la curieuse sensation d'une vie humaine : se rendre compte que notre temps sur terre était compté. Qu'on n'y laisserait finalement peu de choses, pas même le souvenir de notre passage au file des ans. Un murmure. Puis de la poussière. Une idée abstraite. Puis, finalement, l'oublie. Ce n'étaient guère des pensées réjouissantes, mais elles étaient concrètes, réalistes. On ne laissait aucun héritage à moins de l'avoir voulu, ou de l'avoir mérité. Mais qu'était-on alors ? Un nom parmi tant d'autres ? Changeait-on vraiment la face du monde ? Inspirait-on ? Était-ce que je voulais ? Que l'on se souvienne de moi, ne pas être effacé ? A la réflexion, peut-être... Peut-être.  

Je refermai la porte de mon casier et posai mes yeux sur Blanche. Elle ne semblait, en apparences, pas avoir mal vécu notre rupture. Mais elle était seule, plus seule que jamais, comme une fleur en début d'hiver alors que les températures avaient brutalement chuté et que les rayons du soleil l'avaient abandonnée. Je m'approchai d'elle avec un sourire se voulant accueillant, agréable. Je posai une main chaleureuse sur son bras. Elle releva la tête dans ma direction. Elle avait un regard digne.

« Comment vas-tu ? » lui demandai-je doucement, comme une caresse.

Elle se dégagea d'un mouvement sec et me toisa du regard. Je n'avais pas l'habitude de la voir en colère ; elle ne se laissait pas faire, bien sûr, mais elle était plus souvent joyeuse qu'autre chose. Je lui lançai un regard intrigué alors qu'elle reculait d'un pas.

« Ne viens pas me voir avec tes grands airs désolé. Tu n'es pas désolé. Qu'est-ce que tu veux d'autre, au juste ? Qu'est-ce que tu veux de plus ? Je t'ai tout donné, j'ai joué le jeu, stop ! Laisse-moi tranquille. Laisse-moi respirer. »

Elle claqua la propre porte de son casier en me toisant du regard. Elle attendait que je parte le premier, ou que je réagisse. Elle ne voulait pas partir. Partir aurait été abandonner. Je croisai les bras sur ma poitrine et gardai un ton égal à celui que j'avais employé précédemment :

« Je comprends ta colère. Ne vas pas croire que je ne suis pas affecté par notre rupture, moi aussi j'ai de la peine. »

Elle eut un rire empli de mépris et secoua la tête. Je ne vis pas de larmes dans ses yeux, juste du regret et de la colère. Elle lâcha un soupir.

« Tu ne mérites pas Désiré. »

Elle me passa devant, elle abandonnait.

Aujourd'hui


Je tripotai mon pull, comme affecté par les événements :

« Je l'ai vu alors que je fermai mon casier. Elle prenait quelques affaires pour ses cours. Elle n'avait pas l'air en grande forme, alors je me suis approché d'elle pour lui demander comment elle allait. Elle m'a simplement dit qu'elle allait bien, elle m'a fait un sourire, je lui ai dit que malgré notre rupture je restais là pour elle si elle en avait besoin. Elle m'a souri et puis elle est reparti pour aller en cours. C'est la dernière fois que je l'ai vu. »




L'espoir de ceux qui ne croient plus

Désiré Lecomte
Désiré Lecomte

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue90/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (90/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Dim 20 Sep - 0:16

OUR ADVENTURE



« Je ne peux pas descendre plus bas. Cette fois, j’ai touché le fond… Est-ce que tu veux savoir ce que je vois ? »



ONLY YOU


La veille


Elle pose ses mains devant mes yeux et demande "Devine qui c'est ?". Son ton enjoué résonne dans la bibliothèque silencieuse. Le documentaliste lâche un chhht exaspéré. Blanche s'assoit à côté de moi sans attendre ma réponse. Son sourire n'a pas changé. Malgré la rupture. Malgré les difficultés. Elle reste la même jeune femme pleine de vie.
Je ne me souviens pas l'avoir déjà vue triste ou en colère. Je ne sais pas si elle est sincèrement heureuse ou si elle enfouit toutes les émotions négatives assez profondément pour que personne ne puisse les voir... Elle est mon exact opposé. Bienveillante, compatissante, joyeuse, extravertie. Elle est naturellement tout ce que je m'efforce d'être au quotidien. Non pas que je sois quelqu'un de malveillant, au contraire, mais j'apporte peu d'attention au monde qui m'entoure. Blanche est différente. Elle est attentive aux besoins des autres, plus qu'aux siens.

"Une star du football ne devrait pas passer ses soirées à réviser."
"Tu dois me confondre avec Damon, et je ne révise pas, je... "
"Lis la République de Platon pour le plaisir pendant que tes amis jouent au strip-poker avec les pompons-girls ?" Elle soupire. "Tu ne changeras jamais, Dési. Si tu savais comme je t'envie, tu ne te soucies pas de ce que les autres pensent de toi. Tu restes le même quoiqu'il arrive."

Je ferme mon livre, et je lui souris. Blanche ne parle jamais de cette manière. Je prends sa main. Qu'a-t-elle à envier ? La haine qui me ronge ? Des souvenirs qui ne s'effacent pas ? Un décalage permanent avec les gens ? Un meilleur ami psychopathe ? Mon travail de gigolo pour payer les factures ? Blanche ne voit que la surface de mon univers, et c'est mieux ainsi, mais elle n'a rien à m'envier.

"Je suis désolé pour toi et Damon, mais je t'avais dit que..."
"Oui. Tu me l'avais dit. Comme d'habitude. Tu n'en as pas marre d'avoir toujours raison ?"
"Je n'ai pas toujours raison, mais en ce qui concerne Damon, je le connais mieux que toi." Et il se comporte comme un enfant qui aurait à sa portée un élevage de mouches. Il prend plaisir à leur arracher les ailes et à voir comment cela va les affecter, jusqu'à ce qu'il se lasse et change de proie. "Est-ce que ça va aller ? Nous pouvons sortir manger ensemble si tu veux."

Elle serre ma main et secoue la tête.

"Je vais bien, grand frère, ne t'en fais pas. Dis, si je te le demandais, tu me ferais une promesse ?"
"Tout ce que tu veux."
"Arrête de voir Damon."

Tout ce que tu veux sauf ça. Je lâche sa main, mal à l'aise. Elle n'imagine pas ce que cette relation signifie pour moi. Tout ce que Damon signifie pour moi. Je ne peux pas le quitter. Il est tout ce qu'il me reste.

"Ouvre les yeux, Dési. Tu es bien plus intelligent que lui. Tu mérites mieux que vivre dans son ombre, tu ne crois pas ? Il ne t'aime pas et il ne t'aimera jamais parce qu'il en est incapable. Votre relation est toxique et elle te fera plus de mal qu'à lui. Ce sont tes mots quand tu as appris que Damon et moi sortions ensemble. Pourquoi ne parviens-tu pas à les appliquer ?"
"Ça n'a rien à voir, Blanche. Damon ne peut pas me blesser parce que, contrairement à toi, je n'attends rien de lui. Ni argent. Ni réputation. Ni gentillesse. Ni amour. Je l'aime sans condition, et tant que ce sera le cas, je n'ai pas l'intention de le quitter. Je suis désolé. Je sais que tu as raison mais ma loyauté envers lui ne possède pas une explication rationnelle."
"Parfois, tu peux vraiment être stupide, Dési..."


Aujourd'hui


"Pourquoi vous ne pouviez plus vivre chez vous ? Cela pourrait avoir un lien avec son suicide ?"
"Notre père a sombré dans l'alcool et la dépression depuis qu'il est endetté. Il me déteste, mais il était moins dur avec Blanche. Elle savait gérer la situation, elle n'aurait jamais mis fin à ses jours à cause de lui."
"Très bien. Alors parle-nous de la dernière fois que vous vous êtes vus, avait-elle des problèmes ?"
"Blanche est... était plutôt secrète. Elle refusait de me dire ce qui n'allait pas mais je pense que sa rupture l'avait affectée. Damon était son premier petit-ami sérieux. Il ne lui a pas fait de mal, mais au fond, elle était plus sensible qu'elle ne s'en donnait l'air. J'aimerais croire qu'elle n'était pas du genre à se suicider pour une histoire d'amour mais... Je suis obligé d'admettre que nous avons toujours été très différents. Elle était bien plus romantique que je ne le suis."

Je suis tellement désolé, Blanche. Même un jour comme celui-ci, je ne peux pas trahir Damon. Il ne t'a pas poussée de ce toit, petite soeur. Il t'a arrachée les ailes et t'a observée tomber dans le précipice. Il ne t'a pas tendue la main. Mais il ne t'a pas tuée.





Nom du RP



Dernière édition par Désiré Lecomte le Lun 5 Oct - 18:34, édité 1 fois
Alice Davis
Alice Davis

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue80/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (80/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Jeu 24 Sep - 10:42

YOUR STORY



« Le suicide n'est rien d'autre que quelques secondes d'une fatigue trop lourde.»



ONLY YOU

Je suffoquai.

Blanche et moi étions assises l'une à côté de l'autre dans la cours. Elle semblait ne pas avoir mal vécu sa rupture avec Damon et, même si je ne m'attardais pas sur ce genre de détails, je devais admettre ne pas avoir été très présente pour elle. Lorsqu'elle m'avait annoncé la décision de Damon, je n'avais pas été surprise. Je crois même lui avoir lancé un regard de ceux qui signifiaient : Tout le monde te l'avait bien dit. On se brûlait les ailes lorsqu'on volait trop près du soleil, et Damon s'était lassé de Blanche comme il se lassait de ses autres occupations. Dès que quelque chose lui semblait parvenir à son terme, au bout de son utilisation, il le jetait. Nous n'étions que des jouets pour lui, c'est ainsi que je percevais les choses et, quelque part, j'étais contente que Blanche ne soit plus l'un des siens.

Mais cessait-on jamais de lui appartenir ?

Même si je ne le montrai pas, Damon était une personne qui m'effrayait et me fascinait tout à la fois. Il semblait très accessible, de prime abord. Populaire mais gentil, presque attentionné, et être dans ses bonnes grâces résultait d'un privilège rare. Il était la voix que l'on suivait, la figure d'autorité sans qu'il n'ait à haussé la voix ou se montrer brutal. Pourtant tout, chez lui, sonnait faux. De son sourire jusqu'à ses paroles. Ce devait être épuisant de ne jamais être sincère, non ? J'en savais quelque chose, après tout. Je n'étais moi-même qu'une image factice. Je ne pouvais pas juger Damon pour ce qu'il répandait autour de lui alors que j'agissais de la même façon. Blanche était-elle vraiment mon amie, après tout ? Qu'est-ce qu'avoir une amie signifiait si on lui cachait toutes les vérités derrière des sourires ? Les mêmes sourires que Blanche me faisaient. Nous étions vides, toutes les deux. Seules. Mais elle venait, elle, de perdre un statut. Le lycée la laisserait dans l'ombre maintenant que Damon ne la regardait plus. Et moi aussi, je ferai comme eux. Nous le savions l'une comme l'autre.

J'avais les yeux baissés sur mon livre de maths, je ne parvenais pas à lire les calculs, l'esprit ailleurs. Je levai la tête en direction de Blanche lorsqu'elle soupira et commença à ranger ses affaires. Je lui adressai un regard interrogateur. Elle me sourit.

« Je pense que je vais rentrer. »
« Tu ne viens pas en italien ? Le cours commence dans vingt minutes. »
« Pourquoi faire ? » me dit-elle en haussant les épaules. Elle avait soudain l'air très las. J'entrouvris la bouche mais qu'étais-je censé répondre à ça ?
« Je ne suis pas sûre que ça plaise à Mr. Hamilton. Et puis, tu n'auras pas de mot d'excuse. »
« Personne ne s'en soucie, tu sais. A part toi... » dit-elle avec un brin de malice. Je refermai doucement mon livre de maths. « Tu es quelqu'un de bien. »
Je clignai des yeux avant de rire. Je n'en étais pas une mais les amies étaient supposées se dire ça, n'est-ce pas ? Je n'eus cependant pas le temps de répondre, elle continua : « Si tu étais plus honnête avec toi-même, tu serais même quelqu'un de formidable. »

Je cessai de rire et la regardai avec un étrange sérieux. Cette soudaine discussion me mettait mal à l'aise. Je refermai donc mon livre de maths, cherchant les bons mots. Y en avait-il ? Elle se contenta de me faire un nouveau sourire, un peu étrange peut-être, puis elle partit.

* * *

« Nous ne nous sommes pas reparlées ensuite. » conclus-je avec un petit sourire amer. Parce que je n'avais pas voulu lui reparler. Pas après ça. Après cette vérité trop abrupte. Maintenant je n'en aurais plus l'occasion. « Mais je pense qu'elle savait déjà ce qu'elle allait faire. » ajoutai-je car, après tout, pourquoi m'aurait-elle parlé de la sorte, sinon ?




L'espoir de ceux qui ne croient plus

Matthew Keenan
Matthew Keenan

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue80/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (80/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Sam 26 Sep - 9:39

YOUR STORY



« C’est facile, c’est tellement plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre. »



ONLY YOU


Une gentille fille.

Deux jours plus tôt

"Matthew, tu veux bien m'aider pour mon devoir de sciences ?" Demande Laurenn, en minaudant.

J'aurais pu être un intello coincé geek et peu séduisant, mais Dieu m'a doté un atout non négligeable que je n'aurais, de moi-même, jamais réclamé : Le charme. Si mon frère s'accommode fort bien de cette qualité, je la trouve, pour ma part, assez encombrante. Je ne peux me retrouver seul un instant. Je suppose que j'aurais pu être désagréable pour les faire fuir, mais ma nature bienveillante m'empêche de repousser les tentatives de rapprochement, et le fait que je puisse avoir une petite amie ne dérange nullement les importunes. Quelle torture. Si elles savaient qu'au fond...

"Ce serait avec plaisir mais..."
"Je dois négocier un plus gros budget pour les Pompon-girls, Laurenn. Tu sais qu'on a besoin d'uniformes plus sexy."
Blanche s'assoit à ma table, Laurenn réfléchit un instant puis l'approuve et s'éloigne en lui souhaitant bonne chance. J'observe Blanche, dubitatif.
"Merci, mais je ne validerai pas une augmentation de budget pour les Pompon-girls."
"Le contraire m'aurait étonné, rabat-joie... De toute façon, le sort des Pompon-girls m'importe peu désormais. Je voulais simplement te sauver des griffes de Laurenn."
"C'est très chevaleresque de ta part. Pourquoi quittes-tu les Pompon-girls ? Si c'est à cause de Damon ..."
"Damon n'a fait que m'ouvrir les yeux sur la nature humaine."
Vraiment ?
"Si tu veux en parler..."
Elle se lève et me sourit.
"C'est gentil. La bienveillance est un fardeau, Matthew. Si tu ne penses pas à toi, personne ne le fera à ta place. Parfois, il faut simplement prendre le temps de se demander si notre vie nous rend heureux, et si ce n'est pas le cas, trouver un moyen d'y remédier."

Quoi ? Elle sort de la bibliothèque. Me laissant planté là avec ces étranges, mais étonnamment justes, paroles. Dois-je les prendre pour moi ? Pourquoi me dire quelque chose d'aussi personnel alors que nous n'avons jamais été très proches ? Ce n'est pas... Passons. Je secoue la tête et me replonge dans mon livre. Environ une heure plus tard, je reçois un sms de Céleste, me rappelant que nous avons rendez-vous. Je range mes affaires. En me dirigeant vers la sortie, dans les couloirs, j'entends la voix de Damon et loin de moi l'idée d'écouter une conversation qui ne me regarde pas mais...

Blanche est avec lui, et pour la première fois, je la vois en colère. Elle évite son contact. Comme si elle le détestait. Elle n'a pourtant jamais laissé sous-entendre une telle haine - même si je peux la comprendre. Je n'ai rien contre Damon. Je sens simplement qu'il n'est pas aussi honnête qu'il peut le laisser paraître. Il aurait dû être élu Président du Conseil des élèves à ma place, au vu de sa côte de popularité mais je crois que Chris, peut-être avec l'aide de Ben, m'a un peu aidé à le battre. Je suppose que cela vaut mieux pour l'école, et Damon n'a pas eu l'air de s'en soucier plus que cela. De toute façon, de quoi se soucie-t-il ?

Damon reste calme face à l'irritation de son ex petite-amie. Il fait semblant. Je me serais sans doute énervé à la place de Blanche. Pour quelqu'un de sincère, l'hypocrisie est insupportable. J'aurais aimé intervenir, comme elle l'a fait pour moi, mais cette histoire ne me regarde pas.
Et Blanche abandonne la bataille. Elle n'a plus envie de se battre contre lui. Décidément, nous avons peut-être plus en commun que ce que je pensais...

Aujourd'hui

"Je crois qu'elle me l'a dit... D'une certaine façon. Elle m'a annoncé qu'elle ne se préoccupait plus du sort des Pompons-girls, j'ai bêtement pensé qu'elle quittait le club."
L'un des agents me sourit, compatissant.
"Vous ne pouviez pas le savoir."
En vérité, je le pouvais, n'est-ce pas ? Le même regard que celui de maman... Elle abandonnait la bataille. Elle abandonnait la vie.
"N'avez-vous rien remarqué d'autre ce jour-là ?"
"Elle s'est disputée avec Damon... Enfin, Blanche s'est énervée. Damon n'a pas haussé le ton, comme à son habitude. Il lui a raconté qu'il était affecté par leur rupture, elle ne l'a pas cru et elle est partie en lui disant qu'il ne méritait pas l'amitié de son frère."
Les deux agents se regardent un court instant. Aurais-je dû garder cela pour moi ? Ce n'est que la vérité, ça ne signifie pas que Damon l'a poussé du toit.
"Pourquoi ne l'a-t-elle pas cru ?"
"Parce que ce n'était pas vrai. Ce jour-là, Blanche m'a dit que Damon lui avait simplement ouvert les yeux sur la nature humaine. Je pense qu'elle se trompait. Elle est tombée sur la mauvaise personne et en a fait une généralité. Damon n'est pas affecté par les événements, c'est dans sa nature à lui."
Bien que je puisse comprendre son raisonnement, il ne sert à rien de mettre tous les oeufs dans le même panier.
"Est-ce que Damon aurait pu la pousser à se suicider ?"
Comment ?
"Pourquoi aurait-il fait une chose pareille ?"




L'espoir de ceux qui ne croient plus

Damon Chatterton
Damon Chatterton

Me, myself and I
Popularité:
L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Left_bar_bleue100/100L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty_bar_bleue  (100/100)
Ami(s):
Crimes et Délits:

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Dim 4 Oct - 21:08

YOUR STORY



« Le suicide ! Mais c'est la force de ceux qui n'en ont plus, c'est l'espoir de ceux qui ne croient plus, c'est le sublime courage des vaincus. »



ONLY YOU

De nos jours.

"Vous ne vous étiez pas disputé ?"
"Disputé ?" leur demandai-je avec une certaine curiosité.
"On nous a fait part d'une querelle entre Blanche et toi, dans les couloirs. Elle aurait parlé de son frère..."
"Oh, eh bien, elle et son frère sont... Etaient très proches. Depuis que le père de Désiré s'est endetté, il habite chez moi, la plupart du temps. Je sais comme c'est difficile, pour lui, de vivre là-bas depuis que son père... A quelques problèmes d'argent. Je l'aide comme je peux. C'est mon meilleur ami. Blanche n'a pas voulu venir vivre chez moi. J'ai de la place pourtant. " j'eus un petit sourire. Blague de riche. Les policiers gardaient leur sérieux. Je haussai vaguement les épaules et repris un air las et contrits en regardant le mur. "Elle faisait ses propres choix. Elle n'a pas bien compris notre rupture, je crois. Pour quelqu'un d'aussi indépendant, c'est bien dommage. Peut-être que tout ça cumulé... Quand on est fatigué, parfois, on rêve seulement de fermer les yeux."

C'était ce que Blanche avait fait. Elle avait fermé les yeux. Je savais que les policiers ici présents ne chercheraient pas à m'accuser frontalement de quoique ce soit. Qu'importe qu'on nous ait vu nous dispute - ou plutôt qu'on l'ait vu en colère contre moi. Ils ne pouvaient pas blâmer un lycéen d'avoir poussé son ex petite-amie au suicide, cela aurait été très mal faire leur travail. Faire peser le poids de la culpabilité sur les épaules de quelqu'un... non. Je n'aurais pas d'ennuis pour ça. Ils cherchaient seulement à faire leur travail, à démêler le vrai du faux, à éviter que ce genre de choses ne se reproduisent. Ils feraient un rapport au directeur qui prendrait des mesures. Et ce serait tout.

Blanche s'était brisée contre les rochers de la vie. Que j'ai été là ne changeait pas grand chose ; comme je le soulignais aux policiers : elle faisait ses propres choix. Je ne l'ai jamais forcé à rien. Elle est venue vers moi, comme une papillon attiré par une lanterne. Privée de lumière, elle s'est seulement perdu. Ses ailes se sont fermées. Le bonheur est éphémère, la douleur, elle, persiste. La vie n'est peut-être que ça, au fond. Une lente traversée dans le noir parfois éclairée de quelques rayons de soleil que le ciel se dépêchait de recouvrir. Je faillis sourire à cette pensée mais gardai une composition plus neutre. Je posai mes yeux sur l'un des deux policier. Il semblait pensif. L'autre prenait des notes.

Ils finirent par hocher la tête.

"Si quelque chose te revient, fais-nous signe, n'hésitez pas à nous appeler."
"C'est très aimable."

Le second policier ne cessait de me regarder. Il semblait hésitant, comme s'il avait vu quelque chose. Compris une partie du puzzle. Mais il ne fit rien pour me retenir lorsque je me levai et sortis. Lorsque la porte se referma derrière moi, je plongeai les mains dans mes poches et repartis, un petit sourire au coin des lèvres. Quelle vie palpitante.




L'espoir de ceux qui ne croient plus

Contenu sponsorisé

L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire  Empty Re: L'espoir de ceux qui ne croient plus || Ft. Interrogatoire

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum