Nikolaï Zakharov - Je suis un artiste, et mon œuvre : c’est moi.

Bleus et noirs.
1m92 et 82 kilos.
Je suis incroyablement bien musclé.

Vous ne le croirez peut-être pas, mais je n'ai pas beaucoup eu l'occasion de m'adonner à ce genre d'activités... Cela étant dit, j'ai bien aimé ma lecture de la Bible. Et, gardez-le pour vous, mais je suis un grand fan de comédies musicales, j'ai récemment adoré La La Land.
Surtout du vieux Rock, comme Elvis et Johnny Cash.
Je suis un grand amateur de gastronomie. J'aime la cuisine française et en particulier le Gigot d'agneau. J'aime également le bon vin, et certains hommes me vendraient leurs âmes pour l'une des bouteilles dans ma cave.
Elle s'étiole chaque jour un peu plus. Les Hommes délaissent Dieu pour se tourner vers de nouveaux idoles... Et, il semblerait que ces changements me soient bénéfiques, alors je ne vais pas m'en plaindre. Après tout, je suis plus présent et plus tangible que ne l'est Dieu.
La politique, c'est sans doute le domaine dans lequel je me suis le plus investi au cours des dernières décennies, mais j'ai cessé ces activités après avoir entendu l'un de mes collègues dire que j'étais trop gentil. Je ne m'explique toujours pas cette situation.
L'environnement m'indiffère... Enfin, non. Je dis qu'il m'indiffère, parce que le Diable a d'autres chats à fouetter, mais en vérité... J'aime bien la nature, et il m'est arrivé de sauver quelques espèces de l'extinction.
Le Diable est ouvert à toutes les éventualités et accepte n'importe qui en son sein.
L'infidélité, c'est mon fond de commerce, le nombre de crimes passionnels augmente chaque année. Je ne comprends pas cette volonté de ne s'accoupler qu'à une seule personne alors que le monde offre d'infinies possibilités.
L'amour...
Je ne rate jamais une bonne soirée, ni une bonne occasion de m'amuser. Mais mon petit angelot me répète régulièrement qu'avec un enfant humain à charge, il serait plus sage de ne pas trop déraper... Savoir qu'il a raison m'énerve au plus haut point.
Je n'ai jamais pris la peine de tester cette période de la vie humaine. C'est insignifiant et mortellement ennuyeux.
J'ai longtemps travaillé pour la mafia en Russie... J'ai un peu foiré, vers la fin, en refusant d'accomplir des ordres aberrants, j'ai préféré quitter le pays.
Sévère ? Comme toujours, j'inspire autant de crainte que d'intérêt autour de moi. Mais, à la différence des adultes, les lycéens sont trop stupides pour savoir quand se taire et n'hésitent pas à me répondre. À leurs risques et périls.  
Absolument pas. Enfin, c'est faux, je dois reconnaître que je soutiens mes équipes vedettes et qu'ils peuvent compter sur moi pour couvrir leurs bêtises, tant qu'ils remportent les matchs.
J'aime bien mes deux capitaines d'équipe. Ils sont impliqués et efficaces. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu des élèves aussi doués en sport. Les autres élèves m'indiffèrent. S'ils sont sérieux, alors je me montre sympathique, si ce n'est pas le cas, je peux devenir un véritable salopard antipathique.
Une qualité ? Je dirais... Ma détermination ? Et un défaut ? Un seul ? J'en ai tout un tas qui se battent pour atteindre la première place. Je suppose que dans le cadre d'une école, mon pire défaut serait peut-être mon insensibilité à toute épreuve ? (Mais ne le répétez pas à l'angelot, il serait capable de vous dire que ce n'est qu'une façade et qu'en réalité, au fond de moi, se cache un peu de bonté.)
Il m'est impossible de décrire mon caractère dans les grandes lignes. Voyez-vous, même si mon enveloppe humaine n'a pas l'air particulièrement bavarde, je suis un démon grandiloquent. Le Roi des Enfers, Le Père du Mensonge, L'Adversaire, le Malin, le Déchu, ce sont les surnoms dont l'on m'affuble depuis la Chute. Ma chute.
Si, depuis ce triste événement, l'on m'accorde de nombreux défauts, il est rare de s'attarder sur mes qualités. Pourtant, je me plais à croire que je n'en suis pas dépourvu. Cela fait des millénaires que je côtoie les humains, bien plus que mes confrères aux ailes immaculés. Je connais leur ruse, leur bassesse, leur peur, leur faiblesse, mais aussi leur liberté, leur force, et leur réussite... Ils sont imparfaits. Ils sont uniques. Ils me fascinent. J'apprend à leur contact bien plus qu'ils n'apprennent au mien.

Je n'irai pas jusqu'à dire que je peux faire preuve de bonté, et de compassion. Je ne voudrais pas voler la vedette aux angelots. Bien qu'ils soient à l'origine de plus de catastrophes que moi, mais ceci n'est pas le propos. Sans être un modèle de bienveillance, je sais faire preuve de patience et d'équité...
Cela vous paraîtra surprenant, mais je ne supporte pas les mensonges et la manipulation. Il me suffit d'observer un humain dans les yeux pour connaître le moindre de ses secrets, il est donc inutile de chercher à me duper. Et, je suis moi-même d'une sincérité à toute épreuve. Ce qui ne m'empêche pas d'être lucide et de pas accorder ma confiance à n'importe qui. Les démons sont paranoïaques et, ont malheureusement trop l'habitude des trahisons. Je ne fais pas exception sur ce point.
Je suis très séduisant, j'entends par-là que les humains sont sensibles à mon charme, le physique ne jouant aucun rôle dans cette affaire. C'est plutôt une question... D'aura démoniaque. Les humains aiment jouer avec le feu. Je représente tout ce qu'ils aimeraient être. L'Ange qui possède son propre libre-arbitre, qui a choisi de s'opposer à la Puissance divine. Ils m'aiment et m'envient autant qu'ils me craignent, mais ils ne savent pas pourquoi.

J'ai constaté récemment, qu'en plus d'avoir développé un sens de l'humour inégalable et délicieusement déplacé, je possède un nouveau trait de caractère des plus étranges. Il semblerait que je sois capable de me sacrifier pour protéger quelqu'un à qui je tiens. Astaroth m'a déjà fait remarquer que je passais bien trop de temps avec les humains, et que j'allais finir par leur ressembler. L'idée ne me déplaît pas. Ils sont moins manichéens que les Anges et les Démons.

Cependant, je reste le Diable. L'être le plus démoniaque de l'Univers. Si je ne me suis jamais vraiment adonné à la tentation comme le laissent à penser les Saintes Écritures, je ne peux pas dire que je sois resté le Bel Ange bienveillant que j'étais... En imaginant, bien sûr, que je l'ai été.
J'essaie de ne pas tuer les humains, mais je ne verse pas dans la sensiblerie. S'il faut le faire, je le ferais. De toute façon, la plupart des hommes qui se trouvent sur mon chemin ne méritent pas de pitié. Notre divin Seigneur s'assure que je ne puisse pas échapper aux fonctions que l'on m'a attribuées. Si je refuse de régner en Enfer, alors l'Enfer vient à moi.

En tant que professeur, je dois reconnaître que je prends un malin plaisir à torturer ces jeunes âmes innocentes. Les adolescents sont rafraîchissants, et les tourmenter est d'une facilité déconcertante. Je ne me prive pas de leur faire des remarques cinglantes, et déplacées, ni de les pousser un peu plus loin que ne pourrait le faire un enseignant normal.
C'est là tout l'avantage d'être moi. Je peux me permettre tout ce qu'un humain ne pourrait pas.