Des retrouvailles dignes d'un film de Woody Allen Ft Chris ♥

Et pourtant, j'ai vécu des situations stressantes depuis que je travaille au MI6, mais infiltrer une organisation terroriste et tuer des êtres humains me semblent plus facile qu'affronter une bande d'adolescents encore boutonneux qui se fichent de leur avenir.
Je ne suis pas beaucoup plus vieux qu'eux, mais j'ai la sensation d'avoir vécu plusieurs vies déjà. Le lycée me parait terriblement loin, et il ne me manque pas. Après réflexion, j'aurais dû refuser cette mission. Laisser un autre agent prendre ma place, ne pas me soucier des choses qu'il aurait pu découvrir sur mon père, aller le voir en prison...

À qui réussirais-je à faire croire ça ? Comme si je pouvais abandonner mon père. Il ne se rend pas compte. Pour lui, je vais jouer au professeur alors que j'ai toujours détesté les études, et en particulier la littérature (bon, je n'ai jamais aimé les autres matières non plus). L'heure de plonger dans le grand bain est arrivée. J'enfile ma veste, termine le contenu d'un verre qui traînait... Je le prends, le bois cul sec et grimace. Bourbon. De bon matin.
Techniquement, ça ne peut pas être plus difficile que tuer. Je monte dans un taxi et indique la direction du lycée.

"Dernière année de lycée, jeune homme ? Pas trop angoissé par l'entrée en fac ? Demande le chauffeur.
Je savais que j'aurais dû porter des vêtements plus professionnels qu'un simple jean et une chemise.
- Non, en vérité, je suis professeur.
- Sans déconner ? Mon fils de dix-sept ans a l'air plus vieux que vous !
C'est le comble. Je ne parviendrai donc jamais à me faire respecter.
- Non mais ne vous en faites pas, ça va bien se passer. Les gamins adorent avoir un prof jeune !"

Ce conducteur de taxi vient d'anéantir le peu de confiance en moi que je possédais. Il me dépose devant le bâtiment en souriant. Je le paie et rejoins ma salle de classe. J'ai un peu d'avance. Je me renseigne donc sur les différents élèves, essaie de prononcer leurs noms correctement puis j'attends.
La sonnerie retentit. Les premiers adolescents entrent en bavardant. Je patiente jusqu'à ce qu'ils soient tous installés et je me racle la gorge.

"Bonjour à tous, je suis votre nouveau professeur de littérature, je m'appelle Mathieu Hamilton !"

Des gloussements féminins résonnent. J'ai toujours attiré les femmes. En tout cas, plus que les hommes, alors j'ai une certaine habitude de ce genre de réactions. Je ne me laisse pas perturber et je fais l'appel. Je note deux absents avant de commencer le cours.

"Je suppose que vous n'avez pas lu le livre recommandé pendant les vacances scolaires. Vous aviez tous de bien meilleures occupations, donc je vais rapidement vous en faire un résumé."

Je distribue les résumés et termine juste d'expliquer le sujet du livre que nous allons étudier, lorsque les deux élèves manquants (je suppose) entrent.

"Bonjour, excusez-nous professeur, mais Chris et moi-même n'avions pas vu l'heure !
- La prochaine fois, je ne vous laisse pas entrer si vous n'avez pas une meilleure excuse. À vos places."

Je tends une feuille au premier, puis une au second...
Si c'est une plaisanterie, elle n'est pas de bon goût. Chris affiche un grand sourire. Comme d'habitude. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine. Je prends conscience que j'ai passé l'été avec un gamin qui n'est pas majeur, et qu'en plus de cela, il se retrouve dans ma classe. Dieu a un sens de l'humour intéressant. Je finis par le laisser prendre sa feuille et retourne au tableau. L'année risque d'être très longue.

... Mais très séduisante.  

Je suis même parvenu à les faire rire. Tout le stress accumulé plus tôt dans la journée redescend. Mais l'envie de boire un verre ne me quitte pas. La sonnerie retentit. Les élèves se dépêchent de sortir. J'aimerais les suivre. Si je pouvais, je retournerais même en Ukraine pour tuer des ennemis de l'état plutôt que d'affronter tous les jours des lycéens.
Je laisse mes affaires sur mon bureau en regardant Chris faire son cinéma. Il vient s'asseoir en face de moi. Son petit sourire coquin m'excite.

"Nous ne pouvons pas nous revoir, Chris."

Mais je suis un adulte. Il n'est qu'un gamin.

"Tu peux m'appeler Mathieu, comme les autres élèves."

J'ai l'habitude de rompre. Les relations longues, ce n'est pas mon truc, mais j'ai un pincement au coeur. Chris est rafraîchissant. Amusant. Il ne me prend pas la tête. Et malgré son jeune âge, c'est un super coup au lit. J'aurais aimé continuer avec lui. Juste un peu. Pour le plaisir. Je lui souris et m'assis sur mon bureau.

"Et, tu devrais écouter en cours au lieu de me dévorer du regard. Tu n'as pas pris une seule note alors que vous aurez un devoir surprise la semaine prochaine sur le bouquin que vous auriez dû lire pendant les vacances."

Quelque part, j'espérais qu'une information de ce genre compenserait notre rupture. Stupide, certes, mais c'était la première fois que je quittais l'un de mes élèves.

Je souris d'avantage sous son petit discours. Et hop, une info ! Mais ce ne serait pas la dernière. Il avait abusé de ma jeunesse, après tout, ça valait bien quelques compensations avec des info, des bonnes notes et tout ça, non ? Bon, ok... Le côté chantage affectif, ça ne m'allait pas vraiment. Mais c'était la première fois que je couchais avec un de mes profs, c'était toujours sympa d'en tirer profit, non ? Je le regardai sans cesser de sourire. Il essayait de me dire gentiment qu'on n'était qu'élève et prof, lui et moi ? Allons, allons... Comme si j'allais laisser passer une aussi belle occasion de prendre mon pied avec un bel homme ! Tout le monde ne pouvait pas se vanter de coucher toutes les semaines avec quelqu'un, au lycée ! Moi si. Mais je ne le crierai pas sur tous les toits, heureusement pour Mathieu. El professor. Et puis, ce n'était pas comme s'il y avait des sentiments, ou qu'on était vraiment ensemble. On n'avait pas de relation exclusive, ou quoi. On s'entendait bien, on se marrait bien et on couchait ensemble. C'était sympa.

« Et si je prends des notes, j'aurais le droit à une récompense, monsieur ?» je lui souris. « Oh allez, tu ne vas pas me faire croire que ça te rebute tout à coup cette histoire d'élève et de professeur. C'est pas comme si on était vraiment ensemble, on profite juste de nos atouts respectifs pour se détendre. C'est plutôt bénéfique. Surtout pendant l'année, avec tout le stress des études... Mais j'dois dire que je ne t'imaginais pas du tout professeur de littérature. Quand on a parlé cet été, c'était pas vraiment ce que tu me racontais...» je me levai et m'approchai de lui. La porte de la salle de classe était fermée, mais quelqu'un pouvait entrer à tout moment. C'était vraiment, vraiment très grisant... Je posai une main sur ses hanches. « On se connait depuis peu, mais je suis quelqu'un de fiable. Je sais être discret parfois, sauf quand j'ai bu six bière ou deux verre de whisky-coca. Mais je hurlerai pas que j'ai couché avec toi, et qu'on continue à le faire. » je me collai à lui. « Je te demanderai jamais rien en échange, et ça n'implique strictement rien d'autre que du plaisir. C'est le B.A-Ba de mon rythme de vie. T'as aucun...» j'embrassai son cou. « Souci...» je caressai son entre-jambe. «... A te faire.»

Il n'y a qu'à voir comment l'alcool m'a eu. Il est tellement plus facile de se laisser emporter par le plaisir plutôt que de chercher à la combattre. Mais si Chris s'installe dans ma vie, il deviendra une drogue. L'une de celle qu'on ne veut pas arrêter.
Évidemment, je ne l'empêche pas de me toucher. C'est ma seule erreur. Lorsque sa main effleure mon entre-jambe, l'excitation m'envahit. Pitié, Chris, c'est trop facile, et tu le sais... J'attrape sa main pour l'éviter de glisser plus loin.

"Chris... Nous... Enfin, surtout moi, je risque plus que ma place. Tu ne m'as pas dit que tu avais moins de dix-huit ans, et j'ai déjà..."

Beaucoup trop d'ennuis avec la justice pour ajouter le détournement de mineur par-dessus le marché. Je caresse sa joue en souriant.

"Ce n'est pas que je n'en ai pas envie, je te l'assure mais... Ce ne serait pas bien. Et trop dangereux... Comment as-tu pu me cacher ton âge pendant deux mois ? Je t'ai emmené dans des bars vraiment peu recommandables et tu ne m'as rien avoué... "

Quel idiot. En plus d'avoir couché avec lui, je lui avais fait découvrir des endroits plus que pervers à travers Londres. Des endroits qu'un gamin de dix-sept ans ne devrait pas fréquenter. Je m'écarte légèrement de lui. Est-ce qu'une seule fois dans ma vie, je pouvais faire un bon choix ? Ou fallait-il que je passe toujours par tous les mauvais ?

"Même si tu pouvais garder le secret, ce dont je doute énormément, ce serait trop risqué et..."

Je l'embrasse sans réfléchir.

"Nous ne pourrons plus nous voir en public... Ni au lycée."

De quoi avait-il peur ? De se faire virer ? D'aller en prison ? Aucun risque, on ne nous choperait pas ! Et puis, de toute façon, c'était trop tard : il m'avait déjà touché. Donc la prison, il la risquait déjà. J'étais mineur. Cela dit, j'avais la majorité sexuelle. Enfin... Heu... Sans doute ? J'étais consentant, quoi, ce n'était pas du viole et ce n'était pas moi qui allait porter plainte ! Pas vraiment mon genre, ça. Et puis, je lui faisais de l'effet. Il ne pouvait pas le nier. Malgré ses belles paroles je l'attirais. Et la situation le grisait tout autant que moi. C'était super, comme scénario pour un petit film érotique. Je restai très près de lui, sa main dans la mienne, sans cesser de lui sourire.

« C'était cool comme bar. Je regrette pas... Et puis j'aurais dix-huit ans dans dix mois. Je suis en avance sur mon temps, c'est juste un chiffre ! Pourquoi un chiffre déterminerait-il ce que je peut ou ne peut pas encore faire ? La vie est cool, on n'a rien fait de mal, on s'est éclatés, c'était cool. Pourquoi tu te prends la tête ? »

Je lui rendis son baiser. Ses lèvres avait un petit goût fruité. Peut-être à cause de l'alcool qu'il consommait beaucoup trop - mais qui étais-je pour juger ?

« Et alors ? J'ai de très bonnes planques. Et cet été, ça ne te dérangeait pas qu'on se fréquente chez toi... Et puis ça ne t'engage à rien. A part le plaisir de ma compagnie de temps en temps ! Je suis même pas jaloux, t'as de la chance, tu peux passer du temps avec qui tu veux en dehors de moi ! »

Je lui fis un gros clin d’œil. J'aimais bien passer du temps avec lui. Il était sympa, drôle, et puis il était aussi un des rare mec avec qui j'avais vraiment couché. Donc je pouvais apprendre et passer du bon temps avec lui.

« Réfléchis-y. Je suis là tout le temps - enfin pas tout le temps, mais presque. T'as mon numéro aussi, quel chanceux !»

Griller ma couverture à cause d'un gamin canon qui m'aguiche pendant les cours, ce serait ridicule. Et la prison pour détournement de mineur, ça ne me dit rien... Mais il n'a pas tort. Il serait bientôt majeur. J'avais déjà couché avec lui, donc déjà fauté... Pourquoi je me prends la tête ?

"Je ..."

Je lui souris. La question n'est pas là. Coucher avec qui je le souhaite, je l'aurais fait avec ou sans sa permission. Même si depuis que je le côtoie, j'ai réduit le nombre de mes amants de manière drastique. Je devais bien reconnaître que... Il était tellement facile à vivre, et insouciant... Comme si la vie était un jeu. J'aime bien jouer avec lui.

"C'est déjà tout réfléchi, Chris."

Je me lève, me dirige vers la porte, prêt à la lui ouvrir et à le faire quitter la pièce... Crétin. Au lieu de cela, je ferme à clé et me tourne vers lui.

"Je promets sur la tombe de ma merveilleuse mère que j'ai essayé de résister à ton charme démoniaque."

Je retire ma chemise et l'embrasse fougueusement.
*Partie de jambes en l'air endiablée*

Je me rhabille à la hâte. Mon prochain cours n'est que dans une heure, mais n'est-il pas en train d'en louper un, lui ? Je soupire en le regardant. Il est vraiment mignon. Pour un gosse.

"Nous allons mettre au point des règles, d'accord ? Pas de petits sourires en coin, pas de regards langoureux, pas de plaisanteries salaces pendant mes cours. Interdiction de s'embrasser dans l'enceinte du lycée ou dans des lieux publics... Et tu n'auras aucun traitement de faveur."

Je souris... En fait, il est peut-être la seule chose positive en ce moment dans ma vie.

"Et pourquoi tu as dit que je n'avais pas l'air d'un prof de littérature ? Je ne crois pas t'avoir parlé de mon travail cet été..."

Dommage qu'il ait fermé la porte à clé, ça aurait été encore plus excitant de savoir que n'importe qui pourrait entrer... Mais ça aurait aussi été très irresponsable. Et il fallait bien que je commence à le devenir dans quelques domaines, non ? En tout cas, il avait craqué plus vite que prévu. Ce n'était pas pour me déplaire. Ca prouvait bien que je ne le laissai pas indifférent. Mais c'était normal. L'alchimie opérait depuis notre première nuit ensemble, c'était comme ça.
Niveau confort, la salle de classe ne rentrait pas dans le top 1, mais le contexte était sympa, voire marrant. Ce lieu que je n'aimais pas particulièrement devint nettement plus intéressant. Quand j'allais revenir prendre des notes dans cette salle, je ne pourrai pas m'empêcher de penser que certains seraient assis à la même place où nous avions fait quelques petites choses grivoises. Cette pensée me fit rire tout seul.

Je me recoiffai après avoir rebouclé ma ceinture et regardai Mathieu. Il était déjà en train de réfléchir à mille et une choses. Quand il ouvrit la bouche, je sus que cela n'allait pas beaucoup me plaire. Je levai les yeux au ciel et poussai un soupir. Je le smackai pour déroger à l'une de ses règles stupide. Pourquoi venir tout gâcher en imposant des choses et en dictant nos conduites respectives ? Je n'étais pas irresponsable à ce point-là !

« Là on dirait mon frère. Il porte déjà ton prénom anglophone alors je vais finir par ne plus vouloir coucher avec toi si tu lui ressembles trop. J'ai pas envie de penser à lui dans ces moments d'intimité même si je l'aime à la folie. » je grimaçai avant de lui faire un petit sourire en coin. Une règle de de brisée. Héhé. Bim. Dans tes dents avec tes règles. « Bah. T'as pas la dégaine d'un mec qui aime Shakespeare c'est tout. Et si, tu m'as dit que t'étais agent secret un soir où on avait bu. On était allé près de la tamise et tu balançais des pièces dans l'eau pour que les poissons s'étouffent. Ou c'était peut-être moi, ça ? Hummm... En tout cas, t'es un petit menteur ... ! C'était bien plus mystérieux le coup de l'agent secret. Tu fais ça à tout tes coups, je paris ? Je vais te piquer l'idée ! ... Un jour. Quand j'aurais l'air d'un agent secret. Par contre j'aimerais revenir sur un point de tes petites règles : pourquoi j'aurais pas le droit à un traitement de faveur ? Je suis quand même très performant, non ? »

Si cette révélation n'est pas un tue-l'amour alors je ne vois pas ce qu'elle peut être. Chris a la faculté de toujours dire ce qu'il pense, même lorsque ce qu'il pense est désagréable. Je n'ai pas envie qu'il me compare à son frère, encore moins après nos ébats. Mais Chris est un gamin, et il se comporte comme tel. Lorsqu'il ne fait pas des grimaces, il s'amuse à saper mon autorité... Enfin le peu que j'essaie d'avoir...

Si j'avais été en train de boire un verre, je me serais étouffé. Je lui ai dit que j'étais agent secret ? Vraiment ? Donc je suis le roi des abrutis. Qui sait à qui d'autre j'ai déjà révélé ce détail ? Mais quand vais-je réussir à réfléchir avant d'agir ? Comme l'adulte que je suis supposé être ?

"Je déteste Shakespeare si ça peut te rassurer... Je lui souris, étrangement, je suis flatté. Je préfère avoir l'air d'un agent secret plutôt que d'un prof de littérature.Un jour, lorsque tu auras atteint le vénérable âge de 25 ans, tu pourras peut-être te faire passer pour un agent secret toi aussi."

Je l'embrasse.

" Pas de traitement de faveur. Ce serait totalement injuste pour tous ces élèves qui n'ont pas la chance de coucher avec moi... Par contre, il se pourrait que je puisse te donner des cours particuliers assez régulièrement, pour que tu t'améliores."

Je déverrouille la porte. Je n'aurais pas dit non à un deuxième coup.

"Je sais que tu es insouciant et irresponsable, c'est pour ça que je t'apprécie... Mais, je t'en prie, ne nous fais pas remarquer, et ne le raconte pas à tous tes amis... Et tu devrais supprimer les photos coquines que je t'ai envoyées."

Quouqu'à la réflexion, il n'avait pas besoin de ça pour l'être. Même derrière un bouquin, il avait la faculté d'être séduisant. Je ne pensais pas être le genre d'ado à fantasmer sur son prof mais.... Celui-là était l'exception qui confirmait la règle ! Je lui fis un petit sourire plein de charme. A vingt-quatre ans, je ne savais pas ce que je ferai... De toute façon, je n'avais pas envie de vivre bien vieux. Quarante ans maximum. Après, la vie cessait d'être drôle. Tous les vieux que je connaissais tiraient la tronche ou devenaient bien trop sérieux. Et puis je doutais que Matthew ait un jour des gosses, il était mal parti pour. Alors je n'aurais même pas le loisir d'être le tonton cool. Ben... Ben aurait peut-être des gosses, mais je ne l'imaginais pas père. Il filerait sûrement du fric à la mère, donc je ne serai pas le tonton là non plus. Pfff. Pas cool. Et Mathieu, lui, est-ce qu'il avait envie de gosses ? Moi, en tout cas, je n'en voulais pas. J'étais peut-être un peu jeune pour le déterminer, mais ça ne me disait rien. Plus de contrainte que de bonheur. Une vie enchaînée à un petit être. Non merci !

"Quoi ??" m'exclamai-je en sortant de mes pensées. "Des cours particuliers ? Tu veux rire ! Il faudrait que je sacrifie une partie de mon temps libre pour étudier des trucs ? Je veux bien en profiter pour faire d'autres choses mais étudier des trucs qui ne me serviront jamais ça ne m'intéresse pas des masses. Je compte pas faire d'études, tu sais. De toute façon, ma vie, tout le monde s'en branle ! Je vois pas pourquoi je me tuerai à la tâche si j'ai personne à impressionner. Et puis j'ai pas envie de faire du métro-boulot-dodo. Moi je vais faire le tour du monde en train."

Je lui fis un sourire. Ouais, j'étais sérieux. Je voulais faire le tour du monde. Par chance, j'étais né anglais ! La langue parlée mondialement ! Je n'avais même pas besoin de faire l'effort de bosser une langue étrangère. A ses mots, je haussai les épaules et sortis une cigarette de ma poche. Je ne fumais pas vraiment, j'en avais juste au cas où.

"T'en fais pas, je sais garder les secrets même quand je suis bourré."

C'était vrai. J'avais une grande gueule, et les trucs pas très importants je pouvais facilement les divulguer, mais ma langue était scellée sur tout le reste. Les trucs importants. Et je n'avais pas envie d'être responsable du renvoie - ou de l'emprisonnement - de Mathieu. Donc je n'étais pas le genre à l'ouvrir.

"Je suis insouciant mais pas con, tu sais !" je lui fis un clin d'oeil. "Et pour te prouver ma bonne foi, je t'invite à une petite soirée vendredi soir ! Assez intimiste, de la bonne musique, un peu d'alcool... T'as pas le droit de dire non !" je marquai l'adresse sur un bout de papier et le laissai sur son bureau. "Je compte sur toi, mon p'tit chou !"

Bon, ok, là je lui jouais un mauvais tour. La soirée était chez Ben avec plein d'élèves du lycée. Mais j'avais envie qu'il se pointe. Ca allait être drôle de voir sa tête. Personne ne se douterait de rien, il était jeune, tout le monde ne le connaissait pas encore. No problem. Je gère. Je lui fis un bisou dans le vide pour l'embêter et sortis de la salle de classe. Bah, de toute façon c'était un peu comme le reste : il allait finir par m'ignorer. Autant en profiter le temps que ça durait.