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Isidore de Hollain
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Mar 21 Avr - 19:13

OUR ADVENTURE



« Quelle sensation horrible ! J’ai l’impression d’être coincé sous une pierre !
- Oh oui ! Un cœur c’est lourd à porter. »



ONLY YOU

Si des gens l'apprennent...

Je n'étais pas obligé d'inviter Valentin ici. Nous aurions pu nous retrouver dans un café, ou un parc... Cependant, l'idée que l'on nous surprenne me dérange. Bien sûr, nous nous occupons du Fight Club, et nous sommes dans la même classe, nous aurions toutes les raisons de travailler ensemble, mais... Valentin reste un asocial violent issu d'un milieu très pauvre. Nous sommes aussi incompatibles et explosifs qu'un policier américain sous pression et un jeune noir désargenté.
Il vaut mieux pour nos deux réputations qu'ils viennent travailler chez moi, enfin chez mon grand-père. Puisque ici, rien ne m'appartient.

J'enfile un tee-shirt avec un motif abstrait improbable, et un jean. Nous ne sommes pas au lycée, et ce manoir indécent suffit à rappeler à quel point ma famille est fortunée. Pas besoin d'un costume trois pièces. De toute façon, rien que mon jean doit coûter huit cent livres et il ne s'en apercevra pas. Parce que c'est un putain de jean aussi banal que ceux à vingt livres dans une friperie.
Je soupire devant le miroir, j'attrape une cigarette et l'allume. Ces dépenses vulgaires et inutiles m'ont amusé les deux premières fois, aujourd'hui, elles me paraissent indécentes, mais je n'ai même plus le choix. Si ce n'est pas moi qui vais faire du shopping, l'un des domestiques s'en chargera. Je suppose que je fais une jolie poupée.
On frappe à la porte de ma chambre.

"Monsieur Isidore, j'ai préparé du thé et des gâteaux pour votre ami et vous."

La nouvelle bonne-cuisinière-amante de mon grand-père est sur le pas de la porte. Elle ne doit pas être beaucoup plus âgée que moi. Son uniforme moulant remonte bien trop haut sur ses cuisses pour être réglementaire. J'hausse un sourcil. Elle me sourit.

"Premièrement, ce n'est pas mon ami." Puis-je qualifier une seule personne en tant que tel ? "Deuxièmement, il me semble irrespectueux d'entrer avant que je ne t'en donne la permission, mais tu ne referas pas cette erreur, n'est-ce pas ?
— Non, bien sûr que non, Monsieur Isidore.
— Bien. Pourquoi restes-tu plantée là ? Je ne vais pas te remercier de faire ton travail. Prends ton après-midi, je ne veux pas t'avoir dans mes pattes. Je ne dirai rien à mon grand-père."

Elle hoche vivement la tête et s'en va. Quelle idiote. Son obéissance aveugle m'agace. Mon grand-père a le don d'aspirer la fierté de tous les gens qu'il côtoie, moi compris. Nous nous laissons diriger comme des pantins sans nous plaindre.
Heureusement, Valentin relève un peu le niveau des abrutis qui m'entourent. Il est difficile à manipuler, et totalement hermétique à mes ordres. Il me distrait, comme le ferait un cheval sauvage indomptable.
Je descends dans le salon. J'entends la bonne se diriger vers la porte d'entrée. Elle dit quelques mots qui m'échappent avant de crier :

"Monsieur Isidore, votre a... Camarade est là !"
Je la rejoins. Je l'observe d'un oeil circonspect avec son sac. Elle a mis une robe bien moins provocatrice, je lui trouve un charme innocent.
— Heureusement que tu as préféré utiliser la porte d'entrée plutôt que celle réservée aux domestiques, sinon j'aurais dû attendre qu'il utilise la sonnette pour être prévenu de sa présence, et il n'aurait pas pu assister à cet échange tout à fait inapproprié.
Elle ne comprend pas le sarcasme. Évidemment. Je secoue la tête.
— Hors de ma vue, Molly." Je souris à Valentin, un sourire faux et las. Je n'aurais jamais dû l'inviter ici. Tout cela me met mal à l'aise. "Et toi, entre."

Molly s'éloigne. Je fais signe à Valentin de me suivre. Je suppose que tout doit paraître grandiose ici pour quelqu'un comme... Lui. Quelle chance. Un manoir de dix chambres, dix salles de bain, une piscine couverte. Une salle de cinéma. Un spa. Une salle de jeux. Rien que d'y penser, je suis extatique.

"Tu veux peut-être visiter avant de nous mettre au travail ? Tu ne dois pas entrer dans des maisons telles que celle-ci tous les jours... Sauf pour les cambrioler, peut-être ?" Je tire sur ma cigarette. "Pour ton propre bien, je ne pense pas qu'il soit sage de te faire goûter à un luxe que tu ne pourras jamais obtenir, mais c'est toi qui vois..." Cette fois, je lui souris sincèrement. L'insulter est un plaisir que je ne peux m'empêcher de savourer. "Sinon, nous pouvons nous installer au salon. Molly a fait du thé, et des gâteaux."







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Valentin Kent
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Mer 22 Avr - 0:07

OUR ADVENTURE



« La pitié, c’est la cerise sur le gâteau de la cruauté, rien de plus. La pitié, c’est juste une façon pathétique de gérer la culpabilité qu’on commence à ressentir. »



ONLY YOU



Et bah. Putain.

Je savais qu'il avait du blé, mais alors là. Je regardai à nouveau l'adresse. Pas étonnant qu'il soit aussi prétentieux et condescendant. C'est clair que ma piaule dans la famille d'accueil, elle devait faire la taille de sa piscine (s'il en avait une) et encore, pas sûr : elle devait être largement plus grande. Ouais, enfin, comme on dit... Y'avait un truc à compenser dans sa famille, probablement. Je plongeai les mains dans mes poches et lâchai un profond soupir avant de m'avancer dans l'allée. UNE PUTAIN D’ALLÉE. Bien sûr j'avais dû m'annoncer devant une grille et tout ça. Trop chiant. Enfin cela dit, faut se protéger quand on a tant de richesse qu'on doit chier de l'or. Bref. J'avais l'impression d'être dans un film de mafieux, ou j'sais pas quoi. Je jetai un coup d'oeil à mes fringues bon marché. Boaf. Qu'est-ce que j'en avais à foutre j'allais pas non plus mettre un costard pour faire un devoir d'anglais, ça va bien.

Je montai les marchai vers la porte d'entrée. Y'avait pas de poussoir pour frapper à la porte, quelle déception ! Je croisai les bras en regardant autour de moi, hésitant à sonner ou à attendre comme je m'étais annoncé à la grille... Avant que la porte ne s'ouvre sur... Oh putain. C'était qui ? Une domestique ou un truc comme ça ? Ca pouvait pas être la mère d'Isidore, en tout cas, j'avais entendu dire qu'il vivait avec son grand-père (le fameux gros richou de l'histoire). Puis elle avait pas une gueule de grand-mère.

« B'jour. J'suis Valentin, je viens bosser sur un devoir qu'on a pour de l'anglais, avec Isidore. »

Elle m'accueillit chaleureusement avant de hurler mon arrivée dans le hall. Eh bah, annoncé comme à la cours royal. Stylé. Manquait juste un Sir Valentin. Nan mais sérieusement, comment on pouvait se vautrer dans le luxe, comme ça ? Isidore était déjà là, et j'assistai à un échange plutôt sympa. Du Isidore quoi. Je regardai la dame s'en aller et marmonnai un "bonne journée" à son attention avant de suivre Isidore à l'intérieur. Ouais. Eh bah c'était vraiment pire que ce que je pensais.
Lorsqu'il reprit la parole, je m'arrachai à ma contemplation dégoûté de l'endroit où je mettais les pieds.

« Ouais, j'adore entrer par effraction chez les riches et voler leurs bibelots. Si c'était le cas, c'est clair que je resterai coincé ici et que je me serai pas déjà tiré avec le blé que j'me serai fait. T'as d'autres suppositions brillantes ou ça ira ? » Je me retins de l'attraper par le col pour lui donner un coup de poing. Ca aurait été si dommage de tâcher le tapis avec son sang, hein ? « Bah figure toi que j'suis bien content de pas y goûter, figure-toi. Me vautrer dans le luxe c'est pas trop mon kiff et j'en vois pas l'intérêt quand t'as des gens qui crèvent la dale. Allez pousse-toi. »

Je lui donnai un puissant coup d'épaule en passant à côté de lui et me dirigeai au hasard dans sa baraque. C'était où le salon, au juste ? Je poussai une porte au hasard pour atterrir dans un couloir. C'était quoi l'utilité, en fait ?

« Bon bah reste pas planté comme un con dans le hall et joue au moins ton rôle de guide, ducon. J'ai pas tout l'après-midi. T'as quoi là bas ? Une piscine sousterraine qui fait sauna ? Non mais sérieux ! C'est quoi l'intérêt de posséder tout ça ? Toi qui organise les merdes dont t'as eu l'idée dans l'sous-sol, hein, tu sais bien que l'argent ça sort pas du cul d'un coq ! J'suis sûr que ça te plaît pas tant que ça de jouer aux bourges. »

Je me retournai vers lui en croisant les bras. Il se donnait des airs, mais j'voyais bien son petit manège au Fight Club. Et il m'avait déjà avouer que son grand-père lui donnait pas tant de thunes que ça. Il vivait juste dedans, quoi. Et se faisait servir. Et était un parfait petit connard. Ouais, non. Il avait aucune excuse, j'l'aimais pas.






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Mer 22 Avr - 1:28

OUR ADVENTURE



« Quelle sensation horrible ! J’ai l’impression d’être coincé sous une pierre !
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ONLY YOU

Je pense sincèrement que j'ai un problème...

Je crois que je l'aime bien. Comment cela a pu m'arriver ? J'ai fait attention. J'ai gardé mes distances. Je suis resté désagréable tout en politesse depuis le premier jour... Alors où ai-je merdé ? Pourquoi, d'un coup, je me surprends à apprécier son franc-parler et sa grossièreté ? Ce gorille devrait m'indifférer. Voire m'indisposer, et en vérité...
Je le trouve si amusant. Si libre.

Mon grand-père ferait une attaque s'il l'entendait me parler de la sorte. Cela m'excite d'autant plus.
Je laisse échapper un léger grognement lorsqu'il me pousse, mais je lui souris. C'est une brute sans intérêt. Je me masse l'épaule. Une brute, sans intérêt.

"J'avais oublié que tu tenais plus de l'éléphant que du renard, et que tu serais bien incapable de t'infiltrer dans une maison sans te faire repérer."

... Reste pas planté comme un con... Vraiment ? Je lève les yeux au ciel et passe devant lui. Je m'étais trompé sur son compte. Il est rustre, certes, mais il n'est peut-être pas si bête. Dans ce cas, c'est un problème. Je partais du principe qu'il me détesterait aveuglément quoiqu'il arrive. La haine, c'est facile à gérer. Facile à comprendre. S'il commence à poser des questions personnelles et à me porter un intérêt autre que pécuniaire, tout va devenir plus compliqué.

J'ouvre la porte du fond, menant sur la piscine intérieure, d'une taille indécente, en effet. Je m'approche du bord de l'eau, puis je me tourne vers lui.

"Comment t'expliquer cela simplement, avec des mots à ta portée... Tu as déjà vendu ton corps ?" Avant qu'il ne prenne mal la question et me pousse dans la piscine, je lève les mains, un immense sourire aux lèvres, en signe d'apaisement. "La seule différence entre une pute sur un trottoir et moi, c'est que l'on ne se sert pas de mon corps pour me baiser, mais pour jouer à la poupée." Je tire sur ma cigarette. "Le luxe, ça fait briller les yeux des gens tels que toi. Vous voyez cette demeure et vous vous imaginez qu'une telle richesse est possible, à portée de main. Vous êtes prêts à tout pour la caresser du bout des doigts. Vous acceptez les pires bassesses, les pires sacrifices... Mais vous n'atteignez jamais votre but, parce qu'il est impossible de bâtir quoi que ce soit dans l'ombre d'un autre. Et nous devenons les monstres qui vous ont trahis, asservis, alors qu'en vérité, vous vous êtes asservis tout seuls, assoiffés par le même pouvoir que nous."

Je suppose que je ne pouvais pas me montrer sincère sans dire quelque chose d'ignoble... Cela dit, la vie me prouve chaque jour que j'ai raison. Combien sont prêts à m'obéir pour obtenir mes faveurs ? Molly, qui couche avec un homme de soixante ans plus vieux qu'elle... Pour quoi ? Devenir son épouse ? Sa seule héritière sur le testaments ? Elle sait que cela n'arrivera pas, mais elle essaie. Elle se sent stupide, mais elle essaie. Les gens me dégoûtent dans leur entièreté, mais les pauvres, un petit plus que les autres.

"Trêve de discours. Je vais te dire un secret, en plus de ne pas avoir d'argent, je n'ai pas accès à la moitié des pièces de cette magnifique, et ostentatoire, demeure..." Je lui désigne une porte à sa droite dans le couloir. "Dommage que tu ne sois pas un cambrioleur, parce que derrière celle-ci se trouve le bar, et je boirais bien un whisky avant de faire quoi que ce soit..."






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Mer 22 Avr - 15:52

OUR ADVENTURE



« La pitié, c’est la cerise sur le gâteau de la cruauté, rien de plus. La pitié, c’est juste une façon pathétique de gérer la culpabilité qu’on commence à ressentir. »



ONLY YOU



C'est pas une maison, c'est un château.

J'me demandais vraiment comment on pouvait en arriver là. Héritages ? Contrebandes ? Trafics ? Quoiqu'il en soit, on devient pas riche par l'opération du saint esprit et tout cet endroit puait la merde. Je le suivis néanmoins dans les couloirs et le suivit dans une pièce... Qui servait de piscine intérieure. Comme je l'avais imaginé, la piscine était bien plus grande que ma piaule, voire presque de tout le rez-de-chaussée de la maison de ma famille d'accueil. Je restai près de l'entrée et croisai les bras. Non mais sérieux ?? J'en revenais pas qu'on dépense du FRIC pour une piscine aussi grande ! Son grand-père et lui vivaient seuls; non, et je doutais que les domestiques profitent de l'eau... ALORS SERIEUSEMENT ? J'étais à deux doigts de repartir mais Isidore, qui s'était approché de l'eau, prit la parole.

Au fur et à mesure, j'écarquillai les yeux. Si au début, je pris un peu pitié de sa situation (après tout un gosse demande pas forcément à être riche, c'pas sa faute si sa famille l'était déjà), le reste me laissa... Perplexe. Je m'attendais pas à cette forme de discours mais, clairement, ce gars ne connaissait vraiment rien à la vie. Il s'imaginait quoi ? Que parce qu'on n'avait pas de fric on rampait aux pieds des puissants ? Mais la plupart des pauvres étaient bien obligé de le faire s'ils voulaient survivre. Ca fait jamais plaisir de mettre sa fierté de côté, mais si les gros richou daignaient redescendre sur Terre et se mettre au niveau de l'humanité, y'aurait pas besoin de faire des courbettes et sucer des bites pour flatter des égo démesurés.
A la fin de son discours, je ne pus donc m'empêcher d'éclater très franchement de rire. Un fou rire même. Et ça faisait vraiment longtemps que ça ne m'était pas arrivé.

« Putain, t'as vraiment un sérieux problème, mec ! » m'exclamai-je après avoir repris mon souffle et essuyé mes yeux. Ouais. Il avait vraiment une vision du monde complètement conne. Mais c'était pas vraiment sa faute. Être con, c'est pas de naissance. Je plongeai les mains dans mes poches avant de laisser échapper un autre petit éclat de rire. L'après-midi s'avérait meilleure que prévue, finalement ! « Si tu crois que j'envie, ou que d'autres, envient ta situation... T'as vraiment tout faux. Ouais c'est bien d'avoir du confort mais ce que t'as toi j'en voudrais pour rien au monde et crois-moi, la majorité des gens n'en voudraient pas non plus - et je sais de quoi j'parle. »

Parce que la plupart des gens seraient gênés d'avoir des domestiques, parce que la plupart des gens ne sauraient pas quoi faire d'un si grand espace vide, qu'ils se sentiraient mal à l'aise, que tant d'argent ne servait qu'à combler des vides et pallier à un égoïsme purulent.

« Si tu sais pas ça, t'es plus pauvre que moi, mec. »

Et soudainement, il m'apparut plus sympathique. Il avait fondé ses théories pour ne pas culpabiliser, peut-être, ou parce qu'il croyait vraiment que les "pauvres" n'étaient que ce qu'ils méritaient, incapables d'atteindre la puissance de ceux au sommet. Comme une chaîne alimentaire naturelle et immuable. Je secoua doucement la tête. Ce n'était pas de la pitié que j'avais à son égard, non, c'était une forme de tristesse. Parce qu'au fond, il ne connaissait rien à la vie. Je plongeai les mains dans mes poches.

« T'es prisonnier en fait ? Sérieux ! C'est pas parce que je cambriole pas de baraques que je sais pas crocheter des serrures, hein. »

Je lui fis un grand sourire avant de me diriger vers la porte en question. J'observai la serrure. J'étais pas un expert mais ça avait vraiment pas l'air compliqué ; ça me rappelait les fois où je crochetai la serrure du garde manger dans une de mes nombreuses familles d'accueil pour tout embarquer. Je fis quelques magouilles avec un truc qui traînait dans mes poches et un petit clic se fit entendre.

« Home sweet home ! »






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Mer 22 Avr - 17:49

OUR ADVENTURE



« Quelle sensation horrible ! J’ai l’impression d’être coincé sous une pierre !
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ONLY YOU

Vraiment ? Il se moque de moi ?

Un fou-rire en plus. Je croise les bras sur ma poitrine. Ne sachant pas si je dois me taire ou lui exiger de me respecter un minimum. Je suis un peu vexé. Je ne m'attendais pas à une telle réaction. À quoi m'attendais-je, d'ailleurs ? Il s'agit de Valentin, pas d'un jeune homme bien élevé. Il ne pouvait pas comprendre, ni suivre le fil de ma pensée.
J'hausse un sourcil lorsqu'il cesse enfin de rire. Comment peut-il affirmer que je me trompe ? Je peux admettre que lui, il est différent, et il me côtoie assez régulièrement pour savoir qu'il n'y a rien à envier. Mais dans mon entourage, il est le seul. Il ne me fera pas changer d'avis sur ce point-là.

Je préfère ne rien ajouter sur le sujet. Il en a déjà trop entendu de toute façon... D'ailleurs, son humeur semble radicalement différente de tout à l'heure. Je n'aurais pas dû dire cela. Voilà qu'il est à l'aise en ma compagnie désormais. Il me voit, pathétique et triste petit Isidore qui ne connait rien de la vraie vie, et il s'imagine que je ne suis pas si méchant en fin de compte. Quel idiot.

"Ne m'appelle pas "mec", et contrairement à un prisonnier lambda, j'ai une piscine. Une grande piscine. Ce qui, comme chaque riche le sait, compense toutes les peines."

Je crois que c'est la toute première fois qu'il m'accorde un sourire. Qu'ai-je fait ? Cette relation ne nous mènera nulle part. Nous ne sommes pas destinés à nous apprécier.

"Inutile de te dire que je me demande sincèrement pourquoi tu as appris à crocheter des serrures, si ne c'est pas pour cambrioler des maisons. Ne me fais pas croire que le métier de serrurier te passionne." Je le regarde faire avec un peu trop d'intérêt. "Donc, tout à l'heure, tu te vexes de ma petite remarque sur le vol, et maintenant, tu me confortes dans mon idée que tu n'es qu'un vulgaire voyou. Tu es fascinant."

Techniquement, il avait plus l'air vexé par le fait de ne pas être un cambrioleur que par le fait que je l'accuse d'en être un...
Il finit par ouvrir la porte, et je ne suis pas certain de parvenir à cacher mon admiration. Je lui souris, et je passe devant lui. La pièce possède de grandes baies vitrées qui donnent sur le jardin, un billard, un bar, une table de poker, un grand écran de télévision, une chaîne hi-fi... Tout ce qu'il faut pour passer des bonnes soirées entre amis. Dommage que cela ne me concerne pas.

"Je veux que tu m'apprennes à le faire. Je ne supporte plus toutes ces portes fermées. Cela me rend claustrophobe."

Parce que dans mon monde, je ne demande pas, j'exige. Pourquoi me le refuserait-il ?
Je me dirige derrière le bar, et je sors toutes les bouteilles intéressantes. Vieux whisky. Vieux bourbon. Vieux cognac. Tout est vieux dans cette baraque. Je prends deux verres et je sers du Whisky, sans glaçon. Je lui tends le sien.

"Comment peux-tu en être sûr, que la majorité des gens ne voudrait pas de cette vie ? Je ne disais pas cela pour provoquer ton hilarité. Je vois un nombre conséquent de rapaces tourner autour des restes de mon grand-père... J'aimerais comprendre comment ton existence misérable a pu te rendre aussi positif sur la nature de tes semblables, et je ne croirais pas une seule seconde que la bonne entente et l'entraide soient reines dans ton quartier défavorisé. Alors, pourquoi sembles-tu aussi sûr de toi ?"






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Jeu 23 Avr - 19:28

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« La pitié, c’est la cerise sur le gâteau de la cruauté, rien de plus. La pitié, c’est juste une façon pathétique de gérer la culpabilité qu’on commence à ressentir. »



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Une piscine pour compenser les peines.

J'aurais vraiment tout entendu. Je croisai les bras et le toisai. Il avait beau m'insulter, il savait que ses mots ne m'atteignaient pas, pas vrai ? C'était toujours un petit con mais maintenant que j'avais mis les pieds dans sa cage et que je comprenais un peu mieux qui il était, j'arrivais plus à la détester autant. Ma haine envers lui s'était atténuée. Je l'aimais toujours pas, ça allait pas devenir mon grand copain, mais malgré tout je pouvais plus le détester. Fait chier.

« Ouais, ouais. Figure-toi qu'on fait comme on peut pour bouffer. T'as jamais été en famille d'accueil, toi, on te sert des petits gâteaux avec du thé. Mais moi, mec, j'ai dû apprendre à survivre dans un monde qui voulait clairement pas d'moi. Enfin... Tu sais d'quoi je parle j'paris. Juste que toi, t'as une piscine pour compenser. »

Je poussai la porte du bar une fois la serrure crochetée. Puis il avait beau dire, il semblait carrément intéressé par ma technique. Je haussai un sourcil et choisis de me montrer moqueur. Après tout, il ne se privait pas pour me rabaisser j'allais pas devenir sympa non plus.

« Je voudrais pas que son altesse se blesse les mains... Tss. Si tu veux que j't'apprenne ok. je veux bien. Mais ça fera 150 livres. » répliquai-je.

Je savais qu'il avait pas de fric à lui mais j'étais pas une oeuvre de charité. Moi je mettais de côté pour me barrer rapidement, dès que possible. A la fin de l'année, diplôme en poche, et adios. J'avais encore le temps d'économiser et c'était pas les petits boulots qui manquaient dans la vie (même au black). J'étais bosseur et je savais me démerder. Je voulais juste me tirer.
Je m'approchai du bar et pris mon verre de whisky. J'aimais bien l'alcool. Ca anesthésiait les sens et la pensée quelques temps. Je m'assis sur un petit siège et posai les pieds sur une table basse pour pouvoir le regarder.

« Ceux qui tournent autour de la fortune sont des opportunistes ; ils sont pas forcément "pauvres", comme tu l'dis si bien. Ils sont plus classe moyenne, voire aisés. Ils le sont seulement moins. Et quand on connaît pas la vie normale, la vie quotidienne, la vie de labeur, on s'rend pas compte. Et on veut plus. Et les personnes aisés, c'pas la majorité des gens. Dans mon quartier y'a pas d'entraide cliché, c'est souvent la loi du plus fort mais y'a du respect. Le respect de la famille, le respect de la figure parentale, le respect des aînés. On touche pas aux mères, on touche pas aux grands-parents. Y'a une forme de loyauté aussi, y'a pas de coups de poignards dans l'dos. Oui y'a des vols, des agressions, des malheurs, mais c'est le désespoir, la colère, la survie aussi. Et puis y'a une forme de franchise au milieu de tout ça. Y'a pas de faux semblants, d'hypocrisie. Et si on cracherait pas contre un peu de thune en plus, de meilleures conditions de vie, mon rêve à moi, et à ceux des autres, est vraiment à des années lumières de cet endroit, ou d'autres endroits similaires. Qui a envie de se faire servir à manger au milieu d'un espace vide où on entend que ses propres pensées ? Qui a envie de mourir seul, uniquement entouré de rapaces ? Non. »

Je secouai la tête. Être défavorisé était peut-être une chance, la chance de ne pas être un gros con. Isidore n'avait pas eu cette chance, il était devenu un connard. Comme la moitié des élèves du lycée. Un requin, un opportuniste et un hypocrite. On le lui avait appris, voilà. Je regardai mon verre de whisky, amer, et de plus en plus en colère. Je le posai brusquement sur la table et le regardai dans les yeux, agressif :

« Moi je supporterai jamais de rien faire de ma vie, et de m'endormir sur ma fortune. Je supporterai pas d'être entouré d'hypocrisie, de mensonges, et de petits prétentieux de ton genre. Le concours de qui aura la tête la plus froide, de qui réussira à entuber l'autre... Nan je pourrai jamais ! »  

Je m'étais approché de lui et avais attrapé le col de sa chemise dans ma poigne. J'essayai de reprendre mon souffle.






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Jeu 23 Avr - 21:48

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« Quelle sensation horrible ! J’ai l’impression d’être coincé sous une pierre !
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ONLY YOU


Une IMMENSE piscine.

C'est la taille qui est importante. Si elle ne faisait pas cette surface indécente, jamais elle ne pourrait combler ma peine. Plus je vis dans l'opulence, et plus ma tristesse diminue, n'est-ce pas ? Sinon pourquoi s'offrir une aussi grande demeure ?
Apprendre à crocheter des serrures pour se nourrir me semble un petit peu exagéré. Nous ne sommes pas dans un roman de Dickens, et il n'est pas Oliver Twist... Enfin, je l'espère, ce serait tragique. Ce qui est plus drôle, c'est que j'aurais pu finir en famille d'accueil. Si le vieux Théodore ne m'avait pas retrouvé... Si le destin n'avait pas fait de moi un héros de conte de fées qui se découvre un très riche grand-père après la mort de ses parents... Dieu merci, les ressemblances entre nous s'arrêtent là.

"Comment ? Tu oserais me faire payer ? Alors que tu sais très bien que je n'ai pas plus d'argent que toi ! Tu n'es qu'un égoïste sans coeur." Je n'aime pas le reconnaître mais j'apprécie cette mentalité. Tout se monnaye dans la vie. "À ce prix-là, j'espère que tu comptes m'offrir un lot de crochets, et un verre de vin... Oh, et même si c'était ironique, t'entendre m'appeler altesse est très agréable."

Je lui souris, debout, en face de lui, je bois une gorgée de whisky.
Étrangement, il n'a pas tout à fait tort. Je considère que n'importe quel niveau de richesse en-dessous de celui de mon grand-père relève de la pauvreté. Alors peut-être, qu'en effet, les gens dont je parle font, en réalité, partie de la classe moyenne. Je ne me rends pas bien compte de la différence. Je sais que mes parents étaient pauvres en France, mais je n'ai aucun souvenir lié à cela, parce qu'au fond... Le matériel n'a pas d'importance quand on est avec des gens qui nous aiment. Lorsque je traitais Valentin de pauvre, je n'imaginais pas que c'était à ce point-là ? Après tout, je ne me rends jamais dans les quartiers défavorisés, je ne côtoie pas de gens qui y vivent... Valentin est une exception.

Je ne peux m'empêcher de le dévorer des yeux. Il ne m'avait jamais montré cette facette de lui. Je découvre qu'il est capable de dire plus de trois mots, et de faire des phrases intelligentes, d'argumenter... Et il essaie de me faire croire que les pauvres sont plus respectueux que nous, malgré leurs mauvaises manières. Cela dit, je suis d'accord sur un point : l'hypocrisie. Nous sommes des génies en la matière. Personne ne pense ce qu'il dit, c'est une règle d'or de notre monde. Être poli, séduisant, mais jamais sincère. C'est ainsi.

"Tout le monde meurt seul."

Il se lève, un peu en colère. Pourtant je n'ai encore rien dit.
Il m'attrape. Étonnant qu'il puisse se mettre dans des états pareils pour une simple histoire de classe sociale. Être riche, c'est un jeu. Un jeu qui m'épuise. Un jeu qu'il ne pourrait pas comprendre, parce qu'il possède une chose que nous ne possédons pas. Je pose ma main sur son coeur et je l'embrasse.

Je ne suis pas bien sûr de comprendre ce qu'il vient de se passer mais... Il me semblait que c'était la meilleure chose à faire, ça l'était ? Il me regarde quelques secondes avant de me décocher un coup de poing dans le ventre. La douleur me fait perdre l'équilibre. Je lâche mon verre. Il se brise en des dizaines d'éclats. Idiot de Valentin.
La situation m'excite d'autant plus, mais je ne ferais aucune remarque sur le sujet... Devrais-je ? Peut-être continuerait-il à me frapper...

"Je ne..." Je m'assois par terre et le regarde. "Dans toute relation sado-masochiste, on s'accorde sur les termes du contrat, et on définit un safe word avant de commencer à jouer. J'adorerai sincèrement que tu deviennes mon Maître et que tu me punisses, mais tu ne peux pas le faire sans mon consentement."

Je ne me rends pas bien compte. Peut-être cette blague est-elle tout à fait déplacée ? Peut-être que le baiser était tout à fait déplacé ? Les limites sont floues.

"Je plaisante, idiot... Enfin, sauf si tu es d'accord..." Sans réfléchir, je pose mes mains sur le sol, et me coupe sur un morceau de verre. "Aïe." C'est le karma. "Et Molly qui n'est plus là pour nettoyer cela."

Je dis cela parce que je serais bien incapable de passer le balai. Je secoue la tête avant de me relever et de retirer le morceau de verre de la paume de ma main ensanglantée. Cette main est déjà déformée par les cicatrices de l'incendie. Une marque de plus ou de moins, quelle importance..
Je souris à Valentin. Je ne peux pas lui dire pourquoi je l'ai embrassé, et je ne peux pas m'excuser de l'avoir fait. Quel choix me reste-t-il ?

"Je suppose que tu n'avais pas entièrement tort dans ton discours, mais je crois qu'il nous manque à tous les deux une variable essentielle... Nous n'avons plus de famille. Cette demeure ne te paraîtrait pas aussi glaciale si mes pè... Mon père avait été là. J'aurais été le même petit con prétentieux, mais je ne me sentirais pas seul, et ce doit être la même chose pour toi. Qu'importe ton niveau de pauvreté si tu es avec des gens qui t'aiment ?"

Changer de sujet. Parler de quelque chose de suffisamment personnel et embarrassant pour éviter de lui dire qu'il me plaît. Ridicule.






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Valentin Kent
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Sam 25 Avr - 16:37

OUR ADVENTURE



« La pitié, c’est la cerise sur le gâteau de la cruauté, rien de plus. La pitié, c’est juste une façon pathétique de gérer la culpabilité qu’on commence à ressentir. »



ONLY YOU

Qu'est-ce que ....

Sur le moment, je ne réagis pas, j'étais trop surpris. Ses lèvres sur les miennes, sans aucune raison !? Mon cœur s'arrêta de battre pendant une demi seconde, le temps de réaliser, le temps que mon cerveau se remette en marche. Et lorsque je compris qu'il était VRAIMENT en train de m'embrasser, sans aucune gêne, la colère reprit le dessus sur la stupeur. De manière purement défensive, je lui assénai un bon coup de poing dans l'estomac pour le faire reculer. Il perdit l'équilibre et son verre se brisa sur le sol. Je reculai de quelques pas et m'essuyai la bouche d'un revers de manche. POUAH. Quel fils de pute ! Et en plus de ça il essayait d'en plaisanter ? Je le regarder avec une forme d'agressivité, et le menaçai du poing une seconde fois. Ca pouvait très bien atterrir dans sa face et lui briser le nez s'il continuait à jouer aux cons.

« J'ai pas besoin de ton consentement pour te casser la gueule, connard. J'espère que t'as pris ton pied parce que la prochaine fois que tu me fais un plan comme ça, je te brise le nez. » Plus il parlait, plus il m'énervait. Je levai les yeux au ciel. « Mais arrête, jamais je serai d'accord ça va pas ! »

Déjà que le sexe m'attirait pas des masses, bizarrement, alors une relation sado-maso, non merci. C'était trop chelou. J'aimais frapper mais j'en tirai pas de satisfaction sexuelle... Contrairement à lui qui avait l'air si excité par la violence. Non mais quel dégénéré ! En plus ce con trouvait le moyen de se couper la main. Non mais il était sérieux ? Je croisai les bras et levai les yeux au ciel une fois de plus tandis qu'il se redressait. Lorsqu'il m'adressa ces quelques mots je haussai un sourcil. J'étais pas du genre à poser des questions mais ça m'empêchait pas de spéculer. Il avait deux pères avant alors, hein ? Ca ne m'avait pas échappé, nan. P't'être qu'il avait pas eu de chance, au final.

« Ouais, ouais. Avec des si, on mettrait Paris en bouteille, comme on dit, hein. » J'éludais un peu le sujet. De toute façon, il avait plus ses parents, et moi j'avais plus les miens non plus. On n'avait pas vraiment de famille, on avait été balloté par le bon vouloir de la vie et on en était là aujourd'hui. « Ca sert à rien de se poser des questions puisqu'aujourd'hui on en est là. P't'être que tu serais moins prétentieux si t'avais été élevé avec d'autres valeurs. Et pt'être que j'serais moins violent si... Fin bref. Tu vois, les si, c'est vraiment de la merde parce que ce sont des hypothèses qui arriveront jamais. On se démerde avec ce que la vie nous a filé et puis voilà. Que ce soit juste ou pas c'comme ça. »  

Je pris sa main pour regarder l'étendue de sa plaie. Ca avait pas l'air profond, mais ça saignait quand même. « Pfff. T'es vraiment un tocard. T'as pas des trucs de soin dans une salle de bains ? » Je relâchai sa main et regardai les débris de verre. J'allais pas non plus faire le ménage chez lui, c'était pas mon problème. Je finis mon verre un peu trop vite, mauvais idée. Mais bon. Au point où on en était, hein. Je lui lançai un regard inquisiteur. « Bah ouais tu vas pas rester la plaie à l'air, t'serais capable de dire que j'ai essayé de t'infecter. J'vais tfaire un bandage puisque je suppose que tu sais pas te servir de tes dix doigts, le bourge. »




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Isidore de Hollain
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Sam 25 Avr - 18:31

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« Quelle sensation horrible ! J’ai l’impression d’être coincé sous une pierre !
- Oh oui ! Un cœur c’est lourd à porter. »



ONLY YOU


Aïe.

Décidément ce baiser n'était pas ma meilleure idée. Peut-être aurais-je dû lui dire que je n'avais pas fait exprès ? Que cette envie m'était apparue sans raison ? ... Non, cela n'aurait fait qu'empirer la situation. Je ne suis pas impulsif. Jamais. Parce que les gens tels que moi ne ressentent rien. Surtout pas avec des gens tels que lui. Mieux vaut lui laisser croire que je cherchais simplement à l'énerver. Ça ne se reproduira plus.
De toute évidence, Valentin est trop chaste pour satisfaire le pervers que je suis... Et moi qui pensais que les pauvres étaient plus bestiaux et violents au lit. Ça n'a pas l'air d'être son cas, sinon il ne réagirait pas de manière aussi dégoûtée ?

"Ne t'excite pas. J'aime bien embrasser les hommes en colère, cela n'avait aucun rapport avec toi. C'est la puissance qui m'attire. Crois-moi, cela n'arrivera plus."

Dommage. Parce que jusqu'ici, je n'ai jamais rencontré d'homme plus excitant que lui lorsqu'il est en colère. J'adore qu'il me menace en me jetant son regard glacial. Mais je ne voudrais pas raviver les braises, alors que nous avions réussi à discuter plus de trois minutes.

Il n'a pas tort. Je ne suis pas du genre à m'apitoyer sur mon sort normalement. La vie nous a mis des claques dans la gueule, que pouvons-nous faire à part nous adapter et nous relever ? Mais, je serais curieux de savoir ce qui lui est arrivé. Il est plus secret que moi. De toute façon, s'il a vécu dans divers foyers, sa vie n'a pas dû être rose. Je le laisse examiner ma main.

"Je ne crois pas que j'aurais pu être moins prétentieux. C'est un cadeau des fées lorsqu'elles se sont posées sur mon berceau après ma naissance : Isidore sera doté d'une grande beauté, d'un talent inné pour les joutes verbales et ne ratera jamais l'occasion de montrer à quel point il est le meilleur dans tous les domaines intellectuels... Peut-être que pour toi, elles ont dit : Valentin possédera un physique banal, une intelligence moyenne, et par conséquent, ne saura pas régler ses conflits autrement qu'avec ses poings... C'était ton destin."

Je lui fais un grand sourire. C'était une plaisanterie bien sûr, qui n'avait même pas vocation à être méchante. Sommes-nous au stade de notre relation où nous pouvons nous moquer l'un de l'autre sans que cela soit pris comme une insulte ? Je ne crois pas, mais je ne risque qu'un autre coup de poing.
... Infecté par lui ? S'il savait que j'imagine plutôt l'inverse. De nous deux, je suis sans aucun doute le plus toxique.

"Tu vois, si j'étais plus humble, je reconnaîtrais volontiers que je ne sais pas faire de bandage, mais comme je ne le suis pas, je vais plutôt te dire que la vie a toujours mis quelqu'un sur ma route pour s'occuper de ce genre de choses futiles à ma place. Quelle ironie que ce soit toi, aujourd'hui."

Je l'emmène dans la salle de bain la plus proche. J'ai toujours été considéré comme une petite chose fragile. Visiblement, mes mains sont trop délicates pour couper ma viande, faire des milkshakes, boutonner ma chemise... Je suis un attardé de la vie, et avant de rencontrer Valentin, cela me convenait plus ou moins. Face à lui, je me sens un peu stupide.
J'ouvre le placard à pharmacie. Les boîtes de cachets sont nombreuses, l'avantage de vivre avec un vieillard. Je ne manque pas de somnifères... J'attrape les bandages et ce qui ressemble à du désinfectant. Je ne fais jamais attention lorsque la bonne me soigne, alors ça pourrait tout aussi bien être du sirop pour la toux.

"Tout à l'heure quand j'ai dit... Mes pères. C'est gentil de ta part de ne pas avoir posé de questions mais il faut absolument que ça reste entre nous, d'accord ? Mon grand-père serait capable de te faire tuer s'il apprenait que tu le sais, il est vraiment très sensible sur le sujet... Et ce serait quand même dommage que tu meures... Non pas que je m'en soucie sincèrement, mais ... Enfin, je veux dire que... " Je m'enfonce là. "Sans toi, je ne peux pas gérer le Fight Club, évidemment."

Je lui tends ma main blessée. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Il m'a traité de tocard, j'aurais déjà dû le mettre dehors à coup de pied au cul.

"Dépêche-toi, je n'ai pas toute la journée."






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Mar 28 Avr - 0:49

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« La pitié, c’est la cerise sur le gâteau de la cruauté, rien de plus. La pitié, c’est juste une façon pathétique de gérer la culpabilité qu’on commence à ressentir. »



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Il parlait beaucoup, mais bon.

Pour moi tout ça était un peu creux, comme s'il s'était répété tant de fois les mêmes trucs que finalement, il avait fini par s'en convaincre et qu'il n'avait pas d'autres choix que d'assumer ce qu'il pensait être devenu. Le pire, c'est qu'il était vraiment devenu quelqu'un de prétentieux, un petit con snobinard qui ne connaissait pas grand chose de la vraie vie mais prétendait le contraire. Ouais, dans son mode c'était un requin, et ce serait un gros manipulateur sans scrupules, il se ferait du pognon à coup sûr... Mais sans ses domestiques, il serait paumé le pauvre. Pas capable de cuisiner sans doute, et pas capable de se soigner. Il crèverait en deux jours en faisant brûler ses pâtes, asphyxié par la fumé.

« Ouais le destin, mon cul. »

Répondis-je à son beau discours. Notre avenir était pas pré-déterminé à la naissance ;on était entouré de cons, mais on n'était pas obligé de le devenir totalement à notre tour. Fallait bien briser le cycle à un moment donné (et pas se reproduire). Moi, j'avais la chance d'être désintéressé de tous ces trucs sexuels que les gars de mon âge trouvaient si intéressant. Perso j'avais d'autres soucis, et tout ça me paraissait si loin des choses de l'amour. Les hormones, un truc biologique qui fonctionnait pas chez moi ; peut-être que les expériences qu'on avait faite sur moi m'avait enlevé ça, mais c'était au moins un truc pas trop dégueulasse de toute cette merde.
Mais j'préférais ne pas trop y penser. C'était ça, mon déni. Faire comme si ça n'avait pas existé et renfermer cette colère qui se déversait si facilement, qui cognait fort, qui hurlait à l'intérieur de mon crâne.

Je le regardai alors qu'il sortait encore ses phrases alambiqué et ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel avant de lui emboîter le pas et de lui répondre entre mes dents :

« Ouais, donc... Tu sais pas faire un bandage, quoi. »

Je le suivis dans une putain de salle de bain de vieux bourge. C'était du marbre nan ? Ah putain, voilà, j'avais à nouveau la nausée. Tout ce fric incrusté, c'était vraiment n'importe quoi. Y'avait une baignoire en plein milieu de la pièce et une immense douche... En face d'une autre douche... Alors celle-là ! J'éclatai de rire.

« Deux douche l'une en face de l'autre ? C'est quoi le principe ? Surtout si vous êtes que DEUX dans cette baraque ! Tu te laves en face de ton grand-père ? »

Dire que ma famille d'accueil n'avait même pas de baignoire et que c'était la guerre pour prendre son tour dans la salle de bains et avoir un peu d'eau chaude. Bah putain. S'ils savaient ça, les gosses qui partageaient ma chambre ! Hahaha ! Je m'approchai de lui et attrapai le bandage et ... Un compte goutte pour désinfecter les oreilles ? Je haussai un sourcil et reposai le flacon dans l'armoire avant de prendre mercurochrome. Pour seul commentaire, je poussai un profond soupir. J'attrapai sa main blessée et la tournai entre les miennes en l'écoutant parler (il ne s'arrêtait jamais c'était vraiment chiant). Cela dit, je fus surpris par ses propos. Il avait l'air... Sympa. Comme s'il m'appréciait ? C'était hypeeeeer chelou. Je savais comment réagir face à un Isidore péteux et méprisant, mais face à un Isidore sympa ? J'étais un peu pris de court. Heureusement, j'avais les yeux rivés sur sa plaie.

« Ouais, bah... De toute façon à qui j'irais le répéter ? C'pas comme si on allait me croire. Et on papy, là, ça m'a l'air d'être un excité. » Carrément fusiller un ado parce qu'il aurait divulgué des trucs sur un couple homo avec un fils ? Bah putain. « Tu vis vraiment dans un monde pire que l'mien, mec. » J'entourai sa main avec une certaine délicatesse, toute envie de lui faire mal et d'appuyer sur sa blessure s'était momentanément envolée. Même sa petite pique finale paraissait sonner faux. « Puis, d'ailleurs, qu'est-ce que ça peut m'faire que t'aie eu deux pères, ou deux mères, ou j'sais pas quoi. Moi j'ai jamais eu personne alors franchement, hein. Cela dit je préfère être seul qu'avec ton papy riche et dégénéré. Sans vouloir manquer de respect à la classe si hautement supérieure, hein. » Je gardai sa main dans la mienne sans m'en rendre compte après avoir fini d'attacher le bandage. « Puis j'vais pas m'amuser à balancer tous les petits secrets de tout le monde, de toute façon. C'est pas un truc qui m'éclate. Et j'sais qu'y'a des sujets qu'on aborde pas, c'est tout. J'aime pas qu'on m'pose des questions, je vais pas aller en poser aux autres. »

Je relâchai brusquement sa main et m'approchai du lavabo pour rincer les miennes. Je regardai momentanément mon reflet dans le miroir avant de me passer de l'eau sur le visage.

« Bon, et alors, y'a quoi d'autre comme truc de fou ici ? D'autres pièces secrètes aux portes infranchissables ? »






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Isidore de Hollain
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Mar 28 Avr - 14:19

OUR ADVENTURE



« Quelle sensation horrible ! J’ai l’impression d’être coincé sous une pierre !
- Oh oui ! Un cœur c’est lourd à porter. »



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Non, je ne sais pas faire un bandage.

Est-ce un si grand drame ? Je ne sais pas cuisiner. Je ne sais pas faire le ménage. Je ne sais pas repasser. Je ne sais pas me faire un putain de bandage, parce que les gens tels que moi ne se blessent pas. Il n'y a que les pauvres qui sont susceptibles de se couper... Ou de se brûler. Ma seule blessure grave date de l'époque où je n'étais qu'un sale gosse défavorisé. Dans ma cage dorée, les objets tranchants sont proscrits. Isidore pourrait se faire mal.
Pourtant, Isidore adore se faire mal.

Valentin a le rire facile aujourd'hui. Étonnant. Je n'avais jamais fait attention à ce détail. Ce n'est pas ma salle de bain. Une lubie de décorateur d'intérieur, sans doute. Pour ajouter un côté symétrique à la pièce, bien que cela ne serve à rien.

"Tu es mignon. Sache que cette demeure compte six salles de bain. Celle que j'utilise est à côté de ma chambre. Je ne mets jamais les pieds dans celle-là, si ce n'est pour piquer des somnifères. Je n'avais même pas remarqué cette originalité." Quel gaspillage d'argent. "N'es-tu pas impressionné par la capacité de ce bon vieux Théodore à gagner des sommes extravagantes en faisant sortir des coupables de prison, pour ensuite les dépenser en salles de bain marbrées que personne n'utilisera jamais ? Quel grand homme."

Pourquoi ces douches, si ce n'est pour faire parler de lui ? Pour que les gens le remarquent. Pour que la plèbe sache que Théodore de Hollain est bien plus riche qu'elle ne le sera jamais. Théodore de Hollain est un con, et il adore le faire savoir.

Contre toute attente, Valentin fait preuve de délicatesse. Il ne se moque pas de moi. Il fait attention à ne pas me faire mal... Je ne lui en aurais pas voulu de m'en faire, mais je trouve son attitude adorable... Nos rapports ont changé, n'est-ce pas ? Il ne me voit plus comme le sale gosse de riche que je suis... Il voit autre chose. Je n'avais jamais baissé la garde avant. Personne ne l'a jamais mérité. Pourquoi lui ?

"N'importe qui préférerait être seul qu'avec ce vieil homme dégénéré." Papy ? Ce mot sonne étrangement faux. Comme si nous ne parlions pas de la même personne. "Mais son caractère n'est pas une généralité de notre classe hautement supérieure, il est traditionaliste, moralisateur et vaniteux. Il a peur que l'histoire de mon père se répète... Que je quitte la pays avec un homme qui n'est pas de mon rang social, brisant ainsi sa réputation et tous ses espoirs de succession." J'observe Valentin pendant qu'il termine le bandage autour de ma plaie. J'aurais aimé insister sur le fait qu'il ne possède personne au monde, mais je n'ai pas la force de lui poser la question. Moi. Pas la force de faire appel à ma curiosité maladive. C'est surnaturel. "Tu aurais adoré mes parents, et ils t'auraient adoré. Ils étaient l'exact opposé de ce que je suis aujourd'hui."

Je ne peux pas rentrer dans les détails. Je ne peux pas dire que nous vivions dans un appartement ridicule, que je ne possédais même pas ma propre chambre, que nous mangions des pâtes tous les jours, que j'étais heureux, qu'ils sont morts dans un incendie que j'ai provoqué.

Mes pères étaient trop généreux, trop amoureux. Ils se sont contentés de partir. Moi je ne partirai pas. Je le détruirai, lui et tout ce qu'il a construit. Je veux le voir à genoux, me demander un pardon que je ne lui accorderai pas. Je le dépouillerai et je m'assurerai qu'il finira dans la rue, au milieu des gens qu'il a toujours méprisé. Il a fait de moi l'être que je suis, il devra en assumer les conséquences.

"Tu es quelqu'un de gentil. Connaître les petits secrets de tout le monde, cela te donne du pouvoir sur eux... Mais il est vrai que tu ne convaincrais personne. Je trouve amusant que ma parole de fils de riche privilégié ait plus de valeur que ta parole de gamin défavorisé, alors que de nous deux, tu es sans aucun doute le plus sincère."

Je lui souris. Il a mis un temps considérable à me lâcher la main. Il m'apprécie. Il m'apprécie et ça l'énerve. Qu'il se rassure, je ne compte pas lui faire de mal. Il pourrait m'être utile dans mes futurs projets... Et je l'ai laissé entrer trop profondément dans ma vie pour le jeter dehors désormais.
Je ne le remercie pas. Je ne remercie jamais personne. Mais je constate que son bandage est soigné, et pas trop serré.

"Je ne sais pas si cela te plairait mais..." Je l'emmène à l'étage, j'évite soigneusement ma chambre. J'ouvre la porte d'une salle avec un home cinéma et des fauteuils. Une salle de cinéma à domicile, je n'ai pas le moindre ami et mon grand-père ne l'utilise jamais. Encore une dépense inutile. "Autant te montrer toutes les pièces intéressantes. Je dois reconnaître que j'aime bien celle-ci. Je possède une collection de films d'horreur inégalable ! Théodore trouve cela d'une stupidité affligeante... Mais, chacun son péché mignon. Molly me prépare du popcorn, et parfois, elle me tient compagnie le temps d'un film."

Je prends conscience de la tristesse de ce que je viens de dire. Le gosse esseulé qui passe son samedi après-midi chez lui à mater des films avec la bonne.

"Ce n'est pas aussi pitoyable que ça en a l'air. J'aime être seul. Cela demande moins d'énergie... Bref. Si tu veux, nous pouvons en mettre un. Ou profiter de la piscine, ou du billard, ou travailler sur notre sujet d'anglais..."





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Jeu 30 Avr - 1:15

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« La pitié, c’est la cerise sur le gâteau de la cruauté, rien de plus. La pitié, c’est juste une façon pathétique de gérer la culpabilité qu’on commence à ressentir. »



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Sa famille et sa vie, c'était craignos.

Son vieux papy faisait construire six salle de bains, rien que ça. Ca lui servait à quoi ? A chier dans des cadres différents six jours sur sept ? Sérieux. Au passage, je fus tenté de prendre une ou deux boîtes de somnifère. Juste au cas où. Mais j'étais pas un voleur. Pas pour des trucs comme ça. Alors je les laissai à leur place et lui fis son bandage de merde. En tout cas... Isidore, aussi prétentieux et vaniteux soit-il, avait tout de même la décence d'admettre que tout ça, c'était trop. Il semblait détester son grand-père, viscéralement. Il restait un peu de bon quelque part... Mais j'savais pas si c'était rassurant. Et c'était pas vraiment à moi d'en juger de toute façon. Je haussai les épaules.

« Ouais bah... J'suis pas l'genre de gars que les parents kiffent bien en fait. Donc j'pense pas. Mais ils étaient sûrement chouettes. Et j'suis sûre que tu vas pas lui donner satisfaction, à ton grand-père ; t'es pas du genre à te laisser dicter ta conduite, nan ? Tu vas te barrer avec un joli p'tit mec pour le faire enrager ou bien tu vas lui piquer sa fortune en le butant avant qu'il te déshérite ? Un truc du genre, j'me trompe ou pas ? Mais bon on n'est pas dans un film dans si ça s'trouve tu vas rester coincer dans ta jolie cage dorée pendant que les pauvres que tu arbores tant seront libres de faire ce qu'ils veulent de leur vie. C'est quand même ironique, nan ? »

J'avais pas voulu être méchant mais bon... C'était une réalité et s'il voulait se barrer il avait qu'à le faire. Enfin je donnais pas cher de sa peau si son grand-père était le malade qu'il décrivait, et s'il ne savait pas se débrouiller seul et sans argent. Je haussai les épaules avant de le suivre dans la baraque.

« Eh ouais, on croit les puissants parce qu'ils ont l'argent donc ils ont forcément raison avec leur belle gueule et leur belle image. Mais les pauvres ce sont des petits voleurs, et des menteurs. La vie est ainsi scindée en deux dans l'esprit des gens. Et dans l'tiens aussi. Et peut-être que dans le mien aussi, à mes yeux vous êtes tous des connards hypocrites avec vos six salles de bains et vos piscines intérieures. Mais au final t'es pas si con. Tu t'en donnes juste des airs et t'es presque convaincu d'en être un mais... T'as une histoire. Comme tout l'monde quoi. Et t'es pas plus heureux. T'es même peut-être plus malheureux, tiens ! Et bizarrement ça me réconforte même pas parce que t'es plus le connard insensible et arrogant que t'étais y'a quatre heures. Mais j'sais pas, peut-être que tu me manipules. Va savoir. J'suis pas assez intelligent pour tirer ça au clair, j'ai même pas dix balles pour me payer un sandwich. »

Je fis un léger sourire en coin, moqueur, amusé. Lorsqu'il m'amena dans la salle de cinéma mes yeux roulèrent dans leurs orbites. Je m'attendais à un truc un peu plus original, sérieux. Même si c'était impressionnant et ridiculement inutile.

« Sérieux ? T'as je sais pas combien de pièces et tu me ramènes voir des films sur un écran géant comme ciné à domicile ? Si tu voulais m'impressionner c'est encore raté. » Sa dernière phrase me rendit profondément triste, soudain. Se rendait-il compte de la solitude de sa vie ? Oui, sans doute. « ... Mouais. Bah ok. T'as qu'à me montrer ton film préféré. J'vais pas souvent au ciné et j'ai pas l'occasion de mater beaucoup de film.»

Je me laissai tomber dans un siège et croisai les bras, l'air énervé. Mais je ne l'étais pas vraiment...





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Sam 2 Mai - 11:28

OUR ADVENTURE



« Quelle sensation horrible ! J’ai l’impression d’être coincé sous une pierre !
- Oh oui ! Un cœur c’est lourd à porter. »



ONLY YOU


Amusant.

Qu'il n'envisage pas une seule seconde que je puisse me "barrer" avec lui. Non pas que je sois fou amoureux de cet Ostrogoth discourtois, mais il est la solution la plus logique et acceptable pour le moment. Ce ne serait pas romantique comme l'histoire de mes parents, mais je n'en ai rien à faire. Je ne cherche pas à écrire une belle histoire d'amour. Je préfère les thrillers psychologiques. Bien que nous ne soyons pas dans un film, je suis persuadé de pouvoir réaliser tous mes souhaits concernant le vieillard. Dans la vie, il suffit d'être déterminé.

"Je vais te dire un secret, parce que je suis d'humeur badine, je me fiche de sa fortune. L'argent n'a aucune importance. Ce que je désire, c'est le pouvoir. Alors, lorsque le moment sera venu, je détruirai tous les rêves, tous les espoirs et tout l'empire de ce vieillard stupide." Je lui souris. "Bien sûr, désargenté, avec mes manières d'aristocrate et mon air prétentieux, il sera difficile de me faire une place dans ton monde, mais je ne crains ni les coups, ni les insultes, et je sais que je suis assez brillant pour tirer mon épingle du jeu... Après tout, ne suis-je pas parvenu à t'attendrir ?"

L'attendrir, c'est peut-être un mot un peu fort... Quoique... Alors comme ça, je ne fais plus partie des connards hypocrites et insensibles ? Cela me fait étrangement plaisir. Je ne me suis jamais soucié de ce que les gens pensaient de moi. Dans le sens où, bien sûr, j'ai une apparence lisse et attirante, mais au fond, peu m'importe que l'on m'aime ou que l'on me déteste. Pourquoi l'avis de Valentin m'importerait ? ... Pourquoi m'importe-t-il ? Pourquoi suis-je satisfait qu'il ne me déteste plus ?

"Tu n'es pas très loin de la vérité. C'est un monde de connards hypocrites. Il faut jouer la comédie sans cesse, humilier ceux qui sont en-dessous de toi, lécher les bottes de ceux qui sont au-dessus... Parfois, certains hommes tout en haut de la pyramide, comme Damon, font semblant d'être bienveillants, s'attirent la sympathies des défavorisés, cachent leur vrai visage, pour pouvoir les enculer à sec avec un grand sourire. On ne peut pas rester le plus fort de la chaîne alimentaire si l'on ne dévore pas les faibles." C'est simplement de la logique, n'est-ce pas ? "Pour survivre, il faut se battre, et montrer les crocs. La seule différence, c'est que les riches ne le font pas de la même manière que toi. C'est un jeu de pouvoir sans les poings... C'est vrai que tu n'es pas très malin, et que tu ne te méfies pas assez des connards hypocrites tels que moi... Mais... Je ne suis pas vraiment en train de te manipuler. Contre toute attente, tu me changes agréablement de mon environnement social habituel. Certes, tu n'es ni cultivé, ni courtois, mais avec toi, en dehors du lycée, je n'ai pas besoin de mentir, parce que je sais que tu ne peux pas me causer du tort. C'est très reposant."

À force de feindre quelqu'un que je ne suis pas, j'oublie la personne que je suis. Je peux être un véritable monstre pendant une seconde, et un ange la seconde suivante. Je suis partagé entre la haine, et la mélancolie. Je rêve de détruire tous les gens qui m'approchent, tout en espérant qu'ils ne me quittent jamais. Valentin a le sang chaud, chacune de mes insultes fait mouche, mais pas longtemps. Il me frappe, passe à autre chose et continue la conversation comme si de rien n'était. Il n'est pas vexé plus que cela. Il n'est pas capable de me détester sincèrement. Je ne peux pas le briser. Pas plus qu'il ne l'est déjà. Cette idée me réconforte.

Je lui souris. Je suis content qu'il ne fasse pas de remarque sur l'histoire avec Molly. À sa place, j'aurais sauté sur l'occasion pour me moquer de lui. Je n'aurais pas pu m'en empêcher. Mais Valentin n'est pas comme ça. Il a un coeur. Même avec moi, il a un coeur.
J'ouvre mon placard de DVD. Je lui sors la maison des 1000 morts. Ce n'est pas mon préféré, mais il fait partie de mon top 5. Mon grand-père a toujours trouvé cette passion pour les films d'horreur étrange -en plus d'être stupide-, comme si un genre de films pouvait être attribué à un rang social. Je suis riche donc je devrais aimer les films d'auteur prétentieux ? Me masturber sur du Polanski en écoutant la symphonie n° 5 de Beethoven ? Quelle vie incroyablement chiante.

"Cependant, je dois te dire que je me comporte ainsi parce que nous sommes seuls. Ne t'habitue pas à cette situation... Et même si je sais que ce n'est pas ton intention, essaie de ne pas me trouver d'excuse, de ne pas t'attacher. Tu seras déçu."

Parce que même si je ne suis pas tout à fait le connard de riche que je feins d'être, j'ai bien d'autres défauts. Je suis lâche, cruel, et possessif. Avec moi, sa vie pourrait devenir un enfer. Je ne le lui souhaite pas.
Je mets le DVD et m'installe sur le fauteuil à côté de lui. J'ouvre l'accoudoir entre nous et sort une bouteille de brandy. Je sers deux verres, et je lance le film. Les lumières se tamisent.

"Comme je me suis plus qu'ouvert à toi, j'estime que ce serait un juste retour des choses que la prochaine fois, ce soit l'inverse. Tu n'es pas obligé de m'inviter dans ton palace, bien que la curiosité de le découvrir me ronge, mais nous pourrions aller dans un endroit qui te plaît ? ... Si c'est dans un quartier pauvre, j'éviterais de porter une montre à dix milles livres, mais je ne peux rien faire pour mon air naturellement hautain et je ne promets pas que je saurais retenir ma langue."







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Dim 10 Mai - 23:33

OUR ADVENTURE



« La pitié, c’est la cerise sur le gâteau de la cruauté, rien de plus. La pitié, c’est juste une façon pathétique de gérer la culpabilité qu’on commence à ressentir. »



ONLY YOU



Je ne savais pas si c'était triste ou consternant.

Consternant parce que je m'étais bien planté sur son compte. Lui qui dès le premier jour avait fait ressortir tous les clichés du mec fortuné, en fait il était paumé, seul et prisonnier d'un monde dans lequel il devait pourtant se mouvoir et jouer. Ouais. J'avais jugé sur les apparences comme lui m'avait jugé sur les miennes, au final, nan ? J'pouvais plus vraiment lui en vouloir. Il était la représentation même de ce que je détestais, et il l'était sûrement un peu parce qu'il s'en était convaincu et ça faisait partie de lui, de sa manière d'être et de se comporter comme pour survivre et se défendre. Moi ? Ben, pour lui je devais être la petite racaille impulsive qui cognait et qui savait crocheter des serrures, qui avait pas d'sous et qui vivais en famille d'accueil. Une erreur dans le paysage lisse du lycée. M'enfin. J'avais le mérite de savoir ce que je voulais, de me battre pour tout parce que j'en avais l'habitude. En fait, on se battait tous les deux pour survivre. On le faisait simplement de manière différente.
Je faillis éclater de rire en l'imaginant, lui, sans cette grande baraque et sans l'argent de son papy. C'était plutôt bizarre de me dire qu'il devrait vivre quelque part, bosser concrètement pour gagner le droit de bouffer à la fin du mois. Enfin, il n'en n'arriverait pas là. L'était bien trop malin, il trouverait toujours le moyen de se faire du blé. Il serait peut-être pas aussi riche que le grand-père fou, mais il serait pas à la rue non plus. Puis je lui souhaitais pas, il crèverait en même pas deux jours sans un toit au-dessus de sa tête.

Je haussai vaguement les épaules. Ouais il m'avait un peu attendri, je devais l'admettre. Mais bon... Parce qu'il m'avait laissé entrer aussi. Qu'il m'avait laissé voir quelque chose, une partie de lui qu'il cachait précieusement. Je me demandais si c'était une maladresse ou une marque de confiance... Ou simplement moi qui m'étais posé les bonnes questions et l'avais un peu déstabilisé. Peut-être tout cela à la fois. Aucune idée. Il demeurait malgré tout une énigme derrière ces quelques révélations. Je me demandais s'il était sincère, si cette partie de lui c'était pas simplement un autre jeu, une facette toute aussi fausse que sa personnalité taillée sur mesure. J'pouvais pas lui accorder ma confiance comme ça non plus. La confiance c'est un truc qui se construit. Moi j'faisais pas confiance à grand monde. A personne, en fait. Et dans ce cas-là aussi on se sent seul.
On était deux cons qui essayaient de survivre. Seuls.
Quel putain de conte de fée.

« Mouais. Molo. On est loin d'être copains comme cochons, et j'te fais pas plus confiance qu'y'a une heure. Mais j'admets que j'me suis un peu trompé. J't'ai jugé comme tu m'as jugé en fait alors on est quitte pour ça j'imagine. Pour le reste on verra, hein. J'suis pas tellement convaincu, mais on verra bien, ouais. Tfaçon on va forcément se revoir avec c'te connerie de Fight Club et tout l'bordel. C'pas comme si on allait plus jamais se croiser dans les couloirs. T'es bizarre quand même, comme mec, mais malgré nos différences bah on s'ressemble. Et ça c'est encore plus bizarre. »

Je croisai les bras et levai les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il fallait pas dire. Qu'est-ce qu'il fallait pas entendre. Mais ouais. J'pouvais pas lui causer du tort, donc il devait être plutôt satisfait de sa position. Enfin j'pouvais toujours lui briser les os et il saurait pas se défendre, mais j'avais pas trop le sentiment que ça l'emmerdait, tout ça. Peut-être qu'il aimerait pas avoir le nez cassé : c'pas très esthétique sur un beau visage tout lisse.
Il mit un film étrange. Un truc d'horreur apparemment. J'le connaissais pas. Et j'avais l'impression d'être au ciné, un truc que je faisais pas souvent et que j'aimais bien pourtant. Je croisai les bras avant de secouer la tête en entendant ses paroles. Fallait qu'il sorte un truc comme ça, hein ? Bah ouais, bien sûr. Il fallait qu'il le fasse pour se figurer d'avoir le contrôle sur tout.

« T'es présomptueux, mec. Qu'est-ce qui t'fais dire que j'ai envie de m'attacher à toi ? C'pas plutôt toi qui serais un train de t'attacher, puis t'es en train de me dire de garder tes distances histoire de pas avoir à le faire toi-même ? J'savais bien que le charme de la modestie ça attirait les p'tits riches comme toi ! »

J'appuyai mon coude sur l'un des sièges et tournai la tête vers lui. Il voulait visiter la ville, sérieux ? Je haussai un sourcil avant de réfléchir un instant. Ouais y'avait bien deux trois trucs qui seraient intéressants. J'avais même déjà ma petite idée. Tfaçon j'avais pas vraiment envie qu'il vienne chez moi. Il aurait rencontré les autres gosses de la famille d'accueil et ces connards qui nous logeaient. Oh ils étaient pas méchants ; ils faisaient ça pour la thune mais ils étaient pas méchants du tout. J'm'étais fait viré de pas mal de famille parce que j'avais un mauvaise comportement. Mais avec eux ça allait, j'avais revu mes perspectives d'avenir et j'avais plus qu'un an à tenir donc pas la peine de casser la gueule du père de famille ou d'un des autres mioches. Puis tfaçon j'avais pas envie d'étaler ma vie à Isidore. Il en aurait rien eu à battre, déjà, puis ça le regardait pas. Ma vie ne concernait que moi pas les autres.

« Chelou. Mais ok. J'te montrerai deux trois trucs, j'suis sûr que ça te plaira. J'ai déjà une idée même. T'auras qu'à te libérer un de ces soirs, puis on ira où j'pense. J'te gâche pas le suspens. Tu va kiffer. Et nan c'pas un bar à putes, t'inquiète donc pas. Fin j'sais pas c'est peut-être ton délire, les bars à putes mais c'pas là qu'on ira. »

Je reportai mon attention sur le film et me laissai aller à le regarder sans plus prêter attention à Isi. C'était plutôt drôle et cool... Et bizarrement pas si inattendu de sa part. Mon visage et mes épaules se détendirent légèrement.




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Isidore de Hollain
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Mer 10 Juin - 22:02

OUR ADVENTURE



« Quelle sensation horrible ! J’ai l’impression d’être coincé sous une pierre !
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ONLY YOU


Je le savais.

Il est attendri. Le seul point faible des gros durs tels que lui, c'est cette immense, intense, et brûlante empathie. Désormais, il sait que je suis vivant, et que je possède une conscience. Il suffirait d'un acte de bonté désintéressé pour l'amener à penser que je ne suis pas une cause perdue. Il tomberait sous mon charme, et ne me quitterait plus. Est-ce vraiment ce que je désire ?
Oui. Peut-être. Mais pas de cette manière. Pas en le prévoyant à l'avance. Pas en le manipulant.
Le seul problème, c'est que je ne sais pas faire autrement. Je suis programmé pour trouver et exploiter les failles à mon avantage. Valentin ne fait pas exception... Si ce n'est qu'il m'attire plus qu'il ne m'intéresse. Je veux gagner cette bataille sans tricher.

"Se ressembler est un grand mot. Je suis magnifique, et tu es quelconque... Mais il semblerait que nous ayons quelques traits en commun. Comme notre capacité à ne faire confiance à personne." Je lui souris. "Je ne suis pas bizarre. Je suis surprenant."

Je ne jette qu'un oeil en coin au film, que je connais déjà par coeur. Valentin se trompe. Je ne l'ai pas mal jugé. Je lui en ai simplement donné l'impression. En montrant mes pires facettes dès le départ, je ne pouvais que remonter dans son estime au fur et à mesure de l'avancement de notre relation. Un calcul stratégique.
J'hausse un sourcil. Pas si bête. Bien que ce ne soit pas la modestie qui me plaise. La modestie est la qualité des éternels perdants.

"Je suis réaliste. De toute évidence, tu finiras par t'attacher." Valentin possède une image de moi très négative, mais je suis apprécié. Les types tels que moi sont toujours appréciés. C'est du masochisme ordinaire. "La modestie n'a rien de charmant. En revanche, il existe une chose que les riches adorent : la vulgarité. Bien sûr, je pourrais jurer ou parler comme un jeune de mon âge, personne ne me l'a interdit, mais une règle tacite de bienséance me force à me conformer à mon entourage. Alors, chaque fois que je t'entends me traiter de connard, je me sens irrémédiablement attiré par toi." Je me demande si cette révélation va le pousser à arrêter de m'insulter. "Une attirance physique qui ne signifie rien, je te rassure."

Déjà, l'idée de passer du temps avec moi ne le révulse plus. C'est un bon point. Je manque d'éclater de rire. Comme si j'avais besoin de lui pour fréquenter des bars à putes. Bien que ce ne soit pas réellement mon délire. Je préfère le frisson de la chasse. Une femme qui se donne n'est d'aucun intérêt.
Par contre, je trouve Valentin bien confiant. Va-t-il m'emmener dans une allée sombre, demander à ses potes de me passer à tabac et de me voler mon portefeuille ? Je préfère croire qu'il n'a ni besoin d'amis, ni de ruelle pour me tabasser. Et puis, il est loin d'être aussi fourbe que je le suis. Cette idée ne lui a probablement même pas traversé l'esprit.

"Un lieu que tu fréquentes, et que je vais apprécier, je demande à voir." Je termine le film en sa compagnie. L'ambiance est étrange, mais ce n'est pas négatif. Ce n'est ni oppressant, ni pervers. Je me sens extraordinairement normal. "Les bars à putes ne sont pas trop mon truc. Juste pour information."

Pourquoi me suis-je senti obligé de le préciser ? Je n'ai pas à me justifier. Encore moins devant lui. Toute cette situation est trop inédite. Je ne sais pas comment me comporter. Je me lève pour sortir le DVD du lecteur et je le range précieusement.

"J'hésite à te demander ce que tu as pensé du film. Mais la réponse pourrait me décevoir. Alors, que dirais-tu de commencer notre devoir autour d'une pizza ? ... Ou bien souhaites-tu manger quelque chose de plus raffiné puisque tu ne dois pas en avoir l'habitude ? La cuisinière ne quitte jamais la demeure sans avoir préparé une montagne de plats sophistiqués, il doit nous rester du Coq au vin et de la Morue à la Portugaise..." Je lui souris en l'emmenant dans la cuisine. "Mais ce qu'elle réussit le mieux, ce sont les gâteaux. Son Paris-Brest est un délice."

J'attrape un bloc-note et mon ordinateur portable. Il est rare que je réalise l'intégralité d'un devoir moi-même. Non pas que je sois largué en cours, je manque simplement de motivation. Pour Valentin, je devrais pouvoir faire un effort.

"Alors, que choisis-tu, cher invité ?"

Nous sommes passés des insultes aux formules de politesse. Je m'attendris. Non. Il m'attendrit. C'est encore pire.

"Profite que je sois dans de bonnes dispositions pour faire des demandes extravagantes, cela ne se reproduira pas tous les jours !"




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